Les idées clés
Règles, menstruations, menstrues, ragnagnas, etc., s’il existe de nombreux termes pour les décrire, une de leurs caractéristiques fait l’unanimité (ou presque) : on se passerait souvent bien volontiers d’elles !
Et pourtant, les règles sont loin d’être un phénomène inutile, aléatoire voire, pire, sale ou honteux.
Elles sont le signe que chaque mois, notre corps est fertile. Elles jouent un rôle de premier plan dans notre fécondité mais aussi dans notre féminité et notre santé en général ! C’est en quelque sorte un super pouvoir que les hommes n’ont pas ; )
Le souci est que la grande majorité des femmes ne sont pas armées pour écouter leur cycle menstruel et n’entendent donc pas tout ce que leurs règles ont à leur dire (en tout cas de positif !). En effet, l’UNESCO a révélé que 2 femmes sur 3 n’ont aucune idée de ce qui se passe dans leur corps quand leurs règles arrivent.
Vous voulez comprendre ce que signifient vos règles, pourquoi elles sont parfois douloureuses, comment elles pourraient l’être moins ? Comment il est possible de les anticiper ? Pourquoi, parfois, elles sont aux abonnées absentes ? On vous explique tout !
L'article, en bref
ToggleLe mécanisme physiologique des règles
Le déroulé du cycle menstruel
On l’a dit, les règles n’interviennent pas par hasard. Elles sont le signe que, pendant le cycle précédent, on a ovulé mais aucune fécondation n’a eu lieu.
Raison pour laquelle les femmes qui ont “pris un risque” sont soulagées de les voir arriver, tandis que celles qui espèrent une grossesse les interprètent comme un difficile constat d’échec.
Plus concrètement, chaque cycle menstruel se découpe en 4 phases :
Les règles, qui démarrent un nouveau cycle, mais sont en fait l’achèvement du cycle précédent (on y revient !).
La phase pré-ovulatoire (ou phase folliculaire), au cours de laquelle, sous l’effet d’hormones, les oestrogènes, votre corps fait maturer un ovule dans l’un de vos ovaires et fait grossir la muqueuse de votre utérus pour qu’en cas de fécondation, un embryon puisse venir s’y implanter. En quelque sorte, il commence à préparer un nid bien douillet pour un futur bébé.
La phase ovulatoire, lors de laquelle l’ovule est libéré et votre corps produit de la glaire cervicale : c’est là que tout se joue ! Soit l’ovule est fécondé par un spermatozoïde et c’est parti pour 9 mois de grossesse, soit il n’y a pas de fécondation, et l’ovule est détruit au bout de 12 à 24h.
La phase post-ovulatoire (ou phase lutéale), au cours de laquelle votre corps n’a pas encore identifié s’il y avait eu, ou non, une fécondation. Une autre hormone entre alors en jeu, la progestérone (sécrétée par le corps jaune), pour faire en sorte que le nid reste bien en place pour accueillir l’éventuel embryon. Ce “doute” dure environ 14 jours, aux termes desquels le corps réalise s’il y a ou non un embryon.
S’il est présent, il est accueilli dans le nid qui reste en place les 9 prochains mois et les hormones (notamment la progestérone) restent élevées. C’est la raison pour laquelle on n’a pas de règles enceinte !
En revanche, en l’absence d’embryon, le nid n’a plus lieu d’être et il doit être évacué : les fameuses couches vascularisées de l’endomètre se détachent, donnant lieu aux règles, qui marquent le début d’un nouveau cycle ! Les hormones chutent d’un coup, avant de remonter progressivement pour faire mûrir un nouvel ovule.
Et ainsi de suite, jusqu’à ce que le nid ait “enfin” une utilité et que le cycle s’interrompe le temps de la grossesse.
Les règles sont donc le signe que votre corps est bien fertile, qu’il s’est préparé à accueillir une grossesse mais que, faute de rapport fécondant, il remballe son attirail et l’évacue.
Mais les règles ne signifient pas que le corps se nettoie ou qu’il se purifie. Il reste propre et pur pendant les règles ! Ce n’est que le signe qu’il n’a pas été fécondé et qu’il doit donc se débarrasser d’une couverture qu’il a construit pour rien. C’est tout !
Les règles, conséquence de l’ovulation et d’une absence de fécondation
Les règles, ou menstruations, correspondent donc tout simplement à l‘évacuation de l’endomètre. Elles contiennent de la muqueuse utérine, du sang, des sécrétions vaginales et… des cellules souches, des cellules qui sont également produites par notre moelle osseuse et qui peuvent ensuite se différencier en différentes cellules du corps humain, ce qui permet d’ouvrir le champ des possibles à la recherche médicale, grâce à nos menstruations 🙂
En termes de quantité, même si les règles paraissent parfois impressionnantes, une femme ne perd en général que 40 à 80 ml de sang, soit l’équivalent de 8 à 16 cuillères à café environ.
Les menstruations surviennent 11 à 16 jours après l’ovulation (jamais plus, mais parfois moins). On perd peu de sang, mais il faut savoir qu’on ne le perd pas d’un coup (ce serait pourtant bien pratique !) : en effet, le flux n’est pas continu et se fait par « à coups », car si l’utérus évacuait l’entièreté des règles en une fois, les contractions seraient trop fortes et potentiellement très douloureuses. Cela nous prémunit aussi du risque d’hémorragie. Si vous le souhaitez, on a rédigé un post Instagram intitulé Pourquoi les règles durent plusieurs jours ? qui rentre davantage dans le détail 🙂
Les règles interviennent de façon cyclique, tous les 21 à 35 jours environ, la moyenne étant de 28 jours (une moyenne, mais non une normalité !). Le cycle peut bien sûr être plus court ou plus long, mais dans ce cas il sort de la “norme”.
Quand on observe son cycle, le premier jour des règles correspond au jour 1 du cycle. Elle démarrent au premier jour de saignement franc, bien rouge, qui nécessite une protection. Les spottings qui ont lieu quelques jours avant, qui sont bruns, marrons, ne comptent pas et appartiennent au cycle précédent.
Il peut arriver qu’on observe d’autres saignements au cours du cycle menstruel, mais ce ne sont pas des règles : en effet, les règles, on l’a dit, sont toujours la conséquence d’une ovulation. Pas d’ovulation, pas de règles ! En revanche, on peut constater :
- Un spotting d’ovulation
- Un spotting de nidation
- Des spottings prémenstruels ou autres
- Des saignements de privation, dans le cas d’un cycle anovulatoire
Les premières règles VS la fin du cycle menstruel
Au total, une femme a donc ses règles environ 450 fois au cours de sa vie, ce phénomène cyclique n’étant interrompu que par les grossesses et les allaitements éventuels, mais aussi par certains contraceptifs hormonaux.
Les toutes premières règles (qu’on appelle aussi ménarches) arrivent vers 11-12 ans (même si les jeunes filles tendent à avoir leurs règles de plus en plus jeunes). Elles sont souvent très irrégulières au début, et, bien que ce soit embêtant, c’est tout à fait normal, car il faut plusieurs années au cycle pour trouver son rythme. En revanche, si la jeune fille n’a pas de règles à 16 ans, il est recommandé de consulter un professionnel de santé, car on parle alors d’aménorrhée primaire.
La ménopause quant à elle, intervient vers 51 ans environ : à ce stade, le cycle menstruel s’arrête car les ovaires fatiguent et le stock d’ovules est épuisé. Toutefois, là encore, le cycle met plusieurs années à s’arrêter ! Cette période de transition, durant laquelle les règles deviennent de plus en plus irrégulières et au cours de laquelle on peut expérimenter certains symptômes pas cool du tout (un syndrome prémenstruel marqué, des bouffées de chaleur, des insomnies, etc.) s’appelle la périménopause.
Règles normales ? La check-list
Nous sommes nombreuses à nous demander si nos règles sont finalement tout à fait normales, en termes de couleur, d’ abondance, de durée… Même si nous sommes toutes différentes, voici quelques repères 🙂
- Régularité : tous les 21 à 35 jours, en sachant que les cycles n’ont pas forcément la même durée. Néanmoins, la règle est que la durée des cycles ne doit pas varier de plus de 7 jours d’un cycle à l’autre pour considérer qu’ils sont réguliers.
- Durée : 2 à 7 jours.
- Flux : 40 à 80 ml par cycle (environ 8 à 16 cuillères à café). Cela équivaut à 8 tampons super absorbants, 2 à 5 serviettes hygiéniques ou 3 à 4 cups remplies par cycle, ou encore 1 à 2 culottes de règles par jour. Vous pouvez aussi déterminer si vos règles sont trop abondantes ou non grâce au score de Higham, qui est une sorte de petit tableau pour faire les comptes ! En cas de règles abondantes, le score est supérieur à 100.
- Couleur : elles peuvent être marron au début et en fin de règles, mais sinon, elles sont plutôt bien rouges.
- Elles ne doivent pas contenir trop de gros caillots (plus gros qu’une pièce de 2 euros).
- Elles doivent rester supportables en termes de douleur.
Comment savoir si mes règles sont anormales ?
On le dit et on le répète ; chaque femme et chaque cycle menstruel sont uniques ! Parler de norme en la matière est bien ambitieux.
Toutefois, on peut identifier des indices qui doivent vous mettre la puce à l’oreille et vous amener à consulter :
Des règles qui durent plus de 8 jours
Des règles qui interviennent à un intervalle de moins de 21 jours ou de plus de 35 jours (sauf en début de puberté, avant la ménopause ou après l’arrêt d’un contraceptif hormonal, le cycle peut être beaucoup plus long)
Des saignements très abondants, vous obligeant par exemple à changer de tampon toutes les heures
Des menstruations qui n’ont pas encore démarré après l’âge de 16 ans
Des saignements en dehors des règles (autres qu’un spotting d’ovulation ou qu’un saignement de nidation)
Des douleurs de règles anormales ou de la fièvre
Colorimétrie des règles
- Roses : cela peut se produire lorsque le sang se mélange à la glaire cervicale, en début ou en fin de cycle. Les contraceptifs hormonaux peuvent aussi rendre le sang des règles plus clair, tout comme l’anémie ou une carence en oestrogènes.
- Rouges : c’est la couleur normale des règles.
- Brunes : cela peut se produit en début ou fin de cycle, quand le flux n’est pas assez abondant pour que le sang s’écoule rapidement. Il a alors le temps de s’oxyder et de prendre une couleur marron.
- Noires : l’oxydation du sang peut là aussi être à « blâmer », tout comme certains contraceptifs hormonaux. Certaines femmes souffrant d’endométriose ou d’une IST (infection sexuellement transmissible) peuvent aussi avoir des règles noires.
Si la couleur de vos règles ne vous semble pas OK ou change au fil du temps, n’hésitez pas à en parler à votre médecin 🙂
Calculer la date de ses prochaines règles
Cette question du calcul de la date des prochaines règles est partout ! On trouve notamment beaucoup de calculateurs, et les applications de suivi de cycle aiment bien nous les annoncer en amont 🙂
Le seul hic, c’est que ce n’est pas tout à fait possible de connaître la date de ses règles à l’avance, car la durée du cycle et la date de l’ovulation peuvent varier d’un cycle à l’autre. Néanmoins, quand on suit son ovulation grâce à la glaire cervicale + la température basale, on sait qu’elles ont lieu, hors grossesse, maximum 16 jours après 🙂
Voici quelques symptômes qui peuvent prévenir de leur arrivée :
- Crampes, tiraillements dans le bas-ventre
- Fatigue, besoin de ralentir, de rester un peu avec soi
- Appétit plus grand
- Sommeil agité, cauchemars
- Sueurs nocturnes
Entre autres ! Encore une fois, tout dépend de chacune et on sait toutes à peu près quand elles vont arriver, en fonction des signaux envoyés par notre propre corps.
Celles qui pratiquent la symptothermie peuvent aussi et surtout voir leurs règles arriver grâce à la température qui chute (mais pas toujours) et au retour de la glaire cervicale (selon les femmes).
Que faire en cas de règles douloureuses ?
Douleurs de règles : normal ou pas ?
En matière de règles douloureuses, il faut distinguer :
- Les crampes ou douleurs abdominales, appelées dysménorrhées, qui ont une explication mécanique : l’endomètre produit une substance, les prostaglandines, pour favoriser son élimination. Ces prostaglandines provoquent une contraction de l’utérus qui peut engendrer des douleurs au ventre, mais aussi d’autres petits désagréments comme des maux de dos, des ballonnements, voire un mal de tête (on parle dans ce cas de « douleur projetée », qui provient de la contraction mais qui se projette dans une autre partie du corps).
Cela peut démarrer avant le début des règles, et cela fait partie du syndrome prémenstruel (ou SPM).
Ce n’est pas du tout systématique, certaines femmes ne ressentent pas les contractions, mais c’est en tout cas normal et ça ne doit pas vous inquiéter.
Les douleurs plus importantes, avant et pendant les règles, accompagnées d’une grande fatigue, de malaises, etc., qui ne sont quant à elles pas normales et qui peuvent être le signe d’un dysfonctionnement, notamment d’une endométriose (cela concernerait 40% des femmes ayant des douleurs de règles intenses) ou encore d’un fibrome.
Soulager les douleurs de règles
On a tendance à répondre à ces douleurs de règles en prescrivant la pilule de façon systématique, ou en se gavant d’anti douleurs (qui pourtant ne sont pas forcément efficaces, comme le démontre cette étude qui conclut à l’inefficacité du Spasfon pour réduire les douleurs de règles…). Or, il existe de nombreuses façons plus naturelles de les atténuer : du sport de façon modérée, des techniques de respiration et de relaxation, du yoga, des massages, des habitudes alimentaires pour rééquilibrer ses hormones, mais aussi le recours à une bouillotte ou un bain chaud.
Les douleurs plus importantes, avant et pendant les règles, accompagnées d’une grande fatigue, de malaises, etc., qui ne sont quant à elles pas normales et qui peuvent être le signe d’un dysfonctionnement, notamment d’une endométriose (cela concernerait 40% des femmes ayant des douleurs de règles intenses) ou encore d’un fibrome.
Quelles sont les meilleures protections menstruelles ?
Chez Émancipées, on est plutôt team culottes de règles, qui sont clairement des « game changers » pour mieux vivre nos règles 🙂 Par ailleurs, les tampons et serviettes jetables, même bio, n’ont pas une composition ultra safe. Donc, on préfère éviter ou les réserver aux menstruations ayant lieu quand on est en voyage, par exemple.
La cup menstruelle est aussi une bonne alternative, si vous maîtrisez bien son insertion dans le vagin, et surtout, son retrait (qui peut transformer vos toilettes en scène de crime quand on s’y prend mal, true story). Les femmes portant un DIU doivent également veiller à bien pincer la cup au moment de l’enlever, pour éviter qu’un appel d’air ne déloge leur stérilet.
Il est également possible d’essayer le flux libre instinctif, c’est-à-dire de maîtriser le flux de ses règles, afin de les évacuer dans les toilettes au moment opportun. Cela demande de l’entraînement, mais certaines femmes y arrivent très bien !
Que faire en cas de retard de règles ?
La seule chose qui est sûre est que les règles arrivent entre 11 et 16 jours après l’ovulation, avec une moyenne à 14 jours. Comme dit précédemment, lorsque l’on sait observer son cycle menstruel, il est facile de repérer son ovulation et donc d’anticiper l’arrivée des règles. Sinon, c’est plus compliqué, car la phase pré-ovulatoire, quant à elle, varie beaucoup d’un cycle à l’autre (on vous en parle dans notre article sur le concept de calendrier d’ovulation).
Mais il faut bien avoir en tête que la phase post ovulatoire peut varier aussi, notamment en cas d’insuffisance en progestérone, et durer alors moins de 11 jours.
Un retard de règles est souvent le signe d’une grossesse, donc il est préférable de faire un test de grossesse si vous constatez un retard de règles. Néanmoins,il peut aussi s’agir d’un léger déréglement hormonal ou d’une période de stress qui a décalé votre ovulation. De plus, le cycle menstruel est irrégulier après la prise d’une contraception hormonale, en post-partum ou en cas de SOPK.
Si votre test de grossesse est négatif et que vous n’avez toujours pas vos règles, cela signifie que l’ovulation est bloquée ou retardée, pour plein de raisons, que l’on creuse avec vous dans notre article « Comment expliquer un retard de règles ?« . Cela arrive parfois, mais on vous recommande de consulter votre médecin traitant, votre gynécologue ou votre sage-femme si vos règles sont absentes depuis plus de 3 mois : en effet, cela signifie que vous êtes en aménorrhée secondaire (on en parle juste après !).
Est-il possible de ne plus avoir ses règles ?
Hormis le cas des contraceptifs hormonaux, il y a donc des moments dans la vie d’une femme où elle n’a plus ses règles. On parle d’aménorrhée, sachant qu’elle peut être primaire ou secondaire :
L’aménorrhée primaire, chez une fille de plus de 16 ans (ou de plus de 14 ans mais pubère depuis plus de 2 ans) qui n’a encore jamais eu ses règles
L’aménorrhée secondaire, chez une femme déjà réglée qui a une interruption dans ses menstruations pendant plus de 3 mois, en cas de pathologie, d’anorexie, de stress important, de prise de certains médicaments ou encore d’une pratique sportive trop intense.
L’absence de règles est normale pendant la grossesse, l’allaitement et la ménopause, mais aussi en cas de prise de pilule en continu.
Les règles sous pilule… ne sont pas de vraies règles !
En effet, les règles sous pilule ne sont pas le résultat d’une absence de fécondation lors de la phase ovulatoire, puisque avec une pilule (et toute autre contraceptif hormonal combiné), il n’y a pas d’ovulation.
Techniquement, on devrait plutôt parler de “saignement de privation”, dû à l’arrêt de la prise d’hormones de synthèse. On s’explique : avec un contraceptif hormonal, vous prenez des hormones de synthèse pendant 21 jours (en général, cela peut varier d’une pilule à l’autre), puis des comprimés placebo, sans hormones, pendant les 7 derniers jours.
Pendant les 21 premiers jours, les hormones bloquent votre cycle naturel et votre corps n’ovule pas et ne fait pas épaissir l’endomètre.
Lors des 7 jours sans hormone, cette privation hormonale entraîne un saignement, plus léger qu’au naturel puisqu’il n’y a pas de “nid” à évacuer.
NB : ce raisonnement vaut pour les contraceptifs hormonaux combinés (à base d’oestrogènes et de progestérone de synthèse), les plus courants. S’agissant des contraceptifs progestatifs (composés uniquement de progestérone), seuls ceux à base de désogestrel bloquent l’ovulation, tandis que ceux à base de lévonorgestrel ne la suppriment pas toujours, mais modifient l’endomètre pour empêcher la nidation.
En synthèse, les règles sous pilule sont des “fausses” règles, ou encore des règles artificielles ou règles de privation, dont l’objectif est simplement de rassurer les femmes sur le fait qu’elles auraient un cycle. Il existe d’ailleurs des pilules qui s’affranchissent de cette illusion et qui suppriment complètement les règles. Mais le cycle est en sommeil, le contraceptif simule un état de grossesse permanent pour qu’il ne prépare pas l’ovule et le nid chaque mois. Le Dr Martin Winckler nous en parlait d’ailleurs dans l’épisode du podcast sur les règles sous pilule 🙂
Pour résumer – Questions fréquentes
Qu’est-ce qui se passe pendant les règles ?
Pendant les règles, les hormones féminines (oestrogènes et progestérone) sont au plus bas et la couche superficielle de la muqueuse utérine se détache, donnant lieu à un écoulement de sang qui dure plusieurs jours. Ce détachement de l’endomètre vient de l’absence de fécondation lors du cycle précédent.
Quels sont les signes qui montrent que les règles arrivent ?
Les crampes utérines, des tiraillements dans le bas-ventre, une certaine fatigue, un appétit augmenté, des spottings, et surtout une baisse de la température basale peuvent être la manifestation que les menstruations sont en route ! Chez les femmes souffrant de SPM, ces symptômes sont majorés et elles peuvent aussi en avoir d’autres, comme des fringales, des troubles de l’humeur ou du sommeil, entre autres.
Peut-on tomber enceinte pendant ses règles ?
La réponse est oui, on peut tomber enceinte pendant ses règles ! La phase pré-ovulatoire peut être très courte et commencer dès la fin des règles. Or, les spermatozoïdes ayant une durée de vie de 5 jours en présence de glaire cervicale, si vous ovulez moins de 5 jours après la fin de vos règles, un rapport sexuel pendant les règles peut être fécondant.
Est-il possible de stopper ou décaler ses règles ?
Les règles peuvent être stoppées par la prise de pilule en continu et certains DIU hormonaux, même si des spottings peuvent tout de même avoir lieu.
Il n’est en revanche pas possible de décaler les règles (car on ne peut pas décaler l’ovulation), mais elles peuvent se décaler seules, si l’ovulation est perturbée. Néanmoins, la prise de progestérone de synthèse peut allonger artificiellement la phase post-ovulatoire et, du coup, retarder l’arrivée des règles.
Comment dire poliment qu’on a ses règles ?
On adore cette question ! 🙂 Si vous avez besoin de faire comprendre à votre +1, vos amis ou vos collègues que vous avez vos règles, vous pouvez tout simplement le dire gentiment et exprimer ce dont vous auriez besoin pendant cette phase, ou bien imaginer un petit « code secret » connu de vous seuls 🙂 Certaines applications permettent aussi d‘ajouter votre partenaire à votre suivi de cycle, ce qui lui permettra de savoir où vous en êtes !
Mais on évite les images telles que “les anglais débarquent” ou “je suis indisposée”, appelons un chat un chat et avoir ses règles ne nous rend aucunement indisposée !
Peut-on être enceinte et continuer d’avoir ses règles ?
Non, la grossesse stoppe les règles, car le nid est maintenu pour que le bébé s’y développe. En revanche, on peut constater quelques saignements, notamment lors de la nidation. Si vous constatez des saignements au début de votre grossesse, n’hésitez surtout pas à en parler à votre médecin 🙂 Sachez que ce n’est pas forcément grave et que beaucoup de femmes en ont dans les premières semaines de grossesse 🙂
Quid des « règles anniversaire » ? Il s’agit en fait de saignements de début de grossesse et non de véritables règles, qui semblent tomber au même moment que les vraies règles. Néanmoins, en suivant son cycle, on peut s’apercevoir qu’on n’ovule pas et que donc, ces saignements ne peuvent pas correspondre à des règles.
L’humeur change-elle pendant les règles ?
Le cycle menstruel d’une femme n’est pas linéaire et selon les périodes et les hormones dominantes (oestrogènes ou progestérone), son énergie et son humeur pourront varier.
Les règles, que l’on compare à l’hiver du cycle et qui font suite à une chute brutale des hormones, sont un moment où on a souvent besoin de chaleur, de repli sur soi, d’hibernation, d’introspection, de concentration.
Le stress peut retarder les règles de combien de jours ?
Il n’y a pas de réponse universelle à cette question ! Chez certaines, le décalage sera minime (de quelques jours), quand pour d’autres, en cas de gros choc émotionnel (un deuil par exemple), le cycle peut être bloqué pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Comment déclencher ses règles ?
Il n’est pas vraiment possible de déclencher ses règles. La prise d’un progestatif, puis son arrêt, peut déclencher des saignements qui sont considérés comme des règles, mais il s’agit d’un saignement de privation, qui permet de faire un « reset » du cycle. On vous en parle davantage dans notre article sur les progestatifs 🙂
Néanmoins, si vous sentez que vos règles sont quasiment là mais qu’elles ont du mal à démarrer, vous pouvez essayer de bien boire pour faire circuler le sang, de faire du yoga ou des étirements pour décongestionner la zone du petit bassin, ou encore de boire des infusions de gingembre 🙂
Bravo, vous êtes arrivées au bout de ce long article sur les règles ! On espère avoir répondu à la plupart de vos interrogations à leur sujet, et vous avoir convaincu qu’elles sont loin d’être taboues ou honteuses et devraient, au contraire, être accueillies comme un signe de votre bonne santé. D’autant qu’il est possible de les vivre sans douleurs, en étant à l’écoute de son corps, de son cycle et de ses fluctuations hormonales 🙂
Vous avez encore des questions ? Venez nous en parler en commentaire !
Les sources complémentaires