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saignements en début de grossesse

Saignements en début de grossesse : quand faut-il s’inquiéter ?

Vous êtes enceinte ? Toutes nos félicitations !

Pour autant, on sait qu’en début de grossesse, on peut être un peu partagée entre l’euphorie de la nouvelle et la peur, littéralement chevillée au ventre, que cette formidable aventure prenne brutalement fin. Et s’il y a quelque chose qui est une véritable source d’angoisse pour toutes les femmes enceintes, ce sont les saignements en début de grossesse. En effet, on associe une grossesse saine à une absence totale de saignement, puisque les règles sont stoppées chez la femme enceinte.

On vous comprend et l’idée de l’article qui suit est de vous aider à y voir plus clair, à la fois pour vous rassurer mais aussi pour que vous sachiez quoi faire si vous constatez des pertes de sang 🙂

Quels saignements sont, a priori, sans gravité (oui, certains le sont !) et lesquels demandent l’avis de votre médecin ? On vous explique tout ça 🙂



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Les saignements normaux du début de grossesse

Oui, il est normal de saigner un petit peu en début de grossesse : selon la Sécurité Sociale, 93% des grossesses avec saignements vaginaux au premier trimestre arrivent à terme sans souci !

Voyons donc d’abord quels sont les saignements classiques au premier trimestre de la grossesse, qui sont sans gravité 🙂

Le saignement de nidation

Le saignement de nidation peut intervenir au tout début de la grossesse, au moment exact où l’embryon vient s’accrocher à la paroi de l’utérus, 7 jours environ après la fécondation. Ce n’est absolument pas grave et c’est plutôt un indice précoce de grossesse !

Ce saignement d’ implantation est assez bref (maximum 3 jours), peu abondant et plutôt rosé, marron clair ou brun. On le confond souvent avec les règles et c’est parfois ce qu’on appelle les « règles anniversaire ».

S’agissant de son origine, elle n’est pas forcément claire, cela peut être lié à l’accroche de l’embryon dans l’utérus qui peut entrainer un petit détachement d’endomètre, à la réaction immunitaire de la femme face à ce corps “à moitié étranger”, ou encore aux changements hormonaux qui sont à l’œuvre à ce moment-là.

Précisons que toutes les femmes enceintes n’observent pas ce spotting de nidation en cas de fécondation, ce n’est pas un signe infaillible de grossesse, et son absence ne veut pas dire qu’on n’est pas enceinte !

Les autres saignements

En début de grossesse, le col de l’utérus est plus irrigué et plus sensible : il est donc tout à fait fréquent qu’une femme enceinte observe de petits saignements vaginaux, qui ne sont pas forcément graves ou annonciateurs d’une anomalie !

On peut donc avoir des saignements suite à un examen gynécologique ou un rapport, qui sont venus “titiller” le col, mais aussi tout simplement dans la vie quotidienne. Et le fait d’observer de petites pertes de sang ne présage pas du tout de complications pour le fœtus sur les 9 mois à venir !

Ces saignements sont peu abondants et ne durent pas. Même s’ils sont courants parce le col est plus irrigué et donc plus sensible, tout saignement au premier trimestre mérite un appel à son médecin, même si c’est pour se rassurer 🙂


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Les saignements nécessitant une consultation médicale

Il arrive que certains saignements soient à prendre plus au sérieux au premier trimestre de la grossesse, au moins pour écarter tout souci. Généralement, c’est plutôt le cas des saignements abondants, rouges ou bien bruns/noirs, surtout s’ils s’accompagnent de :

  • fièvre

  • douleurs abdominales

  • évanouissements, vertiges, chutes de la tension artérielle

  • maux de tête intenses

  • changement soudain de la vision

  • accélération du rythme cardiaque

  • état de choc

  • perte de liquide

  • ou autre !

Ce sont des motifs de consultation de son gynécologue ou de sa sage femme, donc n’hésitez pas à prendre rendez-vous pour évaluer la situation.


causes possibles saignements en début de grossesse

Causes possibles de saignements en début de grossesse (avant 14 semaines de grossesse)

On en vient à la partie la plus anxiogène de l’article : ne la lisez pas forcément si vos saignements ne sont pas abondants et si vous n’avez pas de symptômes inquiétants ! Et si vous décidez quand même de lire cette section, ne vous stressez pas outre-mesure 🙂

Une fausse couche

La « fausse couche » (on préfère le terme « arrêt de grossesse » ici), est la cause de saignement « anormale » la plus fréquente. Elle peut survenir en tout début de grossesse, tellement tôt que certaines femmes peuvent faire ce qu’on appelle une grossesse bio-chimique, qui s’arrête d’elle-même au bout de quelques jours et que l’on peut confondre avec les menstruations, sans autres signes distinctifs. Bien sûr, elle peut aussi arriver plus tardivement dans la grossesse.

Le saignement, plutôt rouge, abondant et pouvant contenir des caillots, est l’un des premiers symptômes de la fausse couche, suivi ensuite de contractions. Il peut aussi arriver que la grossesse s’arrête sans aucun symptôme ou signes avant-coureurs 💔

Si vous avez vécu un arrêt de grossesse, on vous envoie toute notre douceur ❤️. Et surtout, encore une fois, on se veut rassurants : tout saignement en début de grossesse n’est pas forcément signe de fausse couche !

grossesse extra utérine

Une grossesse extra utérine

La grossesse extra utérine (qu’on appelle parfois GEU) est une urgence médicale : en effet, cela signifie que l’embryon ne s’est pas niché dans l’utérus, mais est venu s’accrocher dans l’une des trompes utérines ou contre l’ovaire ! Le terme de « grossesse tubaire » est parfois employé pour évoquer la grossesse extra-utérine quand elle se loge dans une trompe.

Dans le cas d’une grossesse extra utérine, le fœtus ne peut pas survivre ailleurs que dans l’utérus (quelques semaines tout au plus) et surtout, si l’embryon est dans la trompe, cette dernière risque de rompre, provoquant une grave hémorragie interne pouvant mettre la vie de la mère en danger. La grossesse extra-utérine doit donc être interrompue au plus vite en l’absence de fausse couche spontanée.

La grossesse extra-utérine peut se manifester par des saignements noirâtres et une grosse douleur abdominale, surtout d’un côté : si elle est confirmée par les médecins, la prise en charge est immédiate et la grossesse est interrompue par voie médicamenteuse (notamment si la trompe n’est pas encore rompue), ou chirurgicale, en fonction de la situation. Il arrive parfois que la trompe utérine concernée soit retirée : dans ce cas, il reste possible de tomber enceinte ultérieurement, la deuxième trompe prend le relais !

La GEU est grave mais est heureusement assez rare : elle représente 1% des grossesses.

Une môle hydatiforme (grossesse molaire)

Une grossesse molaire survient quand il n’y a pas d’ embryon ou que l’embryon n’est pas viable, et que des cellules du trophoblaste (futur placenta) prolifèrent tout autour.

Dans le cas d’une grossesse molaire, les symptômes de la grossesse sont exacerbés, avec un ventre assez gros par rapport au stade de la grossesse par exemple, et un taux de beta hCG (l’hormone de grossesse) très important. Elle provoque des saignements vaginaux rouges/noirs, qui s’accentuent au fil des semaines de grossesse et qui ne génèrent pas forcément de douleurs.

Une môle hydatiforme est confirmée par dosage des bêta hCG et par une échographie, qui montre un embryon un peu « floconneux ».

Là encore, don’t panic : la grossesse môlaire concerne seulement une grossesse sur 1000 🙂

La perte d’un jumeau

Dans le cas d’une grossesse gémellaire, il arrive de perdre l’un des deux jumeaux : on parle de fausse couche partielle, ce qui explique les saignements et contractions abdominales. Toutefois, aussi triste que soit cette perte, cela ne met pas forcément en péril le développement du bébé restant, car la grossesse se poursuit sans problèmes dans 75% des cas.


autres pertes de sang au cours de la grossesse

Les autres saignements en cours de grossesse (après 14 semaines de grossesse)

Les saignements en début de grossesse sont courants et ne sont donc pas forcément inquiétants. En revanche, les pertes de sang en milieu et fin de grossesse peuvent être plus problématiques et être le signe de complications. On recommande donc généralement de consulter assez vite (voire en urgence) en cas de saignements au 2ème et au 3ème trimestres de la grossesse, afin que votre médecin puisse évaluer la situation.

Hématome décidual – Hématome rétroplacentaire

L’hématome décidual et l’hématome rétroplacentaire sont deux types de saignements internes qui peuvent survenir pendant la grossesse, mais ils se distinguent par leur localisation et leurs implications potentielles pour la grossesse.

L’hématome décidual

On parle d’hématome décidual lorsque le placenta se décolle en partie ou complètement de la paroi de l’utérus, créant comme une poche de sang (un hématome) entre les deux. Il est généralement plus fréquent au premier trimestre de la grossesse.

Il n’est pas forcément grave ! La gravité de l’hématome décidual dépend généralement de sa taille et de sa localisation. Un petit hématome peut tout à fait se résorber seul, sans que cela n’impacte la grossesse ou la santé de la femme enceinte ; mais s’il est plus grand, cela peut entrainer des complications.

L’hématome rétroplacentaire

L’hématome rétroplacentaire est aussi connu sous le nom de décollement placentaire : plus fréquent au deuxième et troisième trimestres de grossesse, il est localisé derrière le placenta, entre le placenta et la muqueuse utérine.

L’hématome rétroplacentaire est considéré comme une urgence obstétricale, car il peut provoquer une hémorragie et surtout, les échanges entre la mère et le fœtus peuvent être partiellement ou complètement interrompus.

L’hématome décidual et rétroplacentaire se caractérisent par une perte de sang brune/noirâtre et des contractions, des douleurs utérines brutales et assez intenses et un ventre durci au toucher. Toutefois, ils peuvent aussi être décelés lors d’un examen de contrôle, en l’absence de symptômes.

Si la grossesse est bien avancée, l’accouchement peut être déclenché et réalisé par voie basse ou césarienne et sinon, on recommande généralement à la maman de rester au repos complet, à la maison ou à l’ hôpital.

Encore une fois, no stress ! L’hématome décidual et rétroplacentaire sont très rares et concernent 1% des grossesses :), et le repos peut être une solution suffisante pour attendre l’accouchement.

placenta

Placenta praevia (insertion basse du placenta)

On parle de placenta praevia lorsque l’embryon et le placenta sont venus s’accrocher en bas de l’utérus, près du col de l’utérus (à moins de 2 cm), voire sur le col lui-même.

Cette implantation basse du fœtus peut provoquer des saignements vaginaux rouge vif à partir de la 20e semaine de grossesse, et indolores, même si leur survenue s’accompagne parfois de contractions.

En cas de placenta praevia et de saignements avant la 34ème semaine de grossesse, la future mère peut être hospitalisée sur décision du médecin, par mesure de précaution tant que les saignements persistent. On lui recommande également généralement le repos strict, d’éviter les transports en voiture, les rapports sexuels ou d’introduire des choses dans son vagin. Les mouvements du bébé peuvent aussi provoquer ces saignements.

En cas de saignements abondants, de choc hémorragique, si la grossesse est suffisamment avancée et/ou que le bébé ou la maman sont instables, un accouchement par césarienne est possible, parfois de manière prématurée.

Là encore, le placenta praevia concerne seulement 5 grossesses sur 1000 ! Il est diagnostiqué grâce à une échographie endovaginale, parfois dès le 4e mois de grossesse. L’accouchement par voie basse reste possible si le placenta ne recouvre pas complètement le col de l’utérus 🙂 Par ailleurs, le placenta peut aussi remonter dans l’utérus au cours de la grossesse, jusqu’à la 34e semaine !

Mais aussi (et surtout !)

Les saignements vaginaux peuvent aussi se produire peu de temps avant l’accouchement, et le bouchon muqueux peut également contenir un petit peu de sang. Ils sont généralement sans gravité, notamment s’ils sont peu abondants et sans douleur.

N’hésitez pas à consulter votre médecin ou le département d’obstétrique de votre hôpital si vous ressentez ces symptômes avant 37 semaines de grossesse, car le travail peut avoir commencé, notamment si les contractions durent plus de 20 secondes et sont régulières.


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Comment savoir si tout va bien ?

On l’a dit : en cas de doute, n’hésitez pas à demander une consultation au professionnel de la santé qui vous suit ! Une fois dans son cabinet, il va vous poser quelques questions concernant vos saignements : leur couleur, leur abondance, leur durée, s’ils sont accompagnés de douleurs au ventre, d’une perte de liquide ou autres, si vous sentez les mouvements de votre bébé, ainsi que vos antécédents.

Le médecin pourra ensuite réaliser un examen clinique, en examinant le col de l’utérus, par exemple et en procédant à un toucher vaginal et un examen d’imagerie complémentaire, comme une échographie.

Tous ces examens devraient vous permettre de vous rassurer et d’écarter tout souci ! De la même manière, les échographies de contrôle au cours de la grossesse permettent de vérifier que tout se passe bien pour votre fœtus 🙂


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À noter si vous appartenez à un groupe sanguin rhésus négatif

Si vous avez un saignement vaginal en début de grossesse et que vous appartenez à un groupe sanguin négatif, vous devrez a priori recevoir une injection d’immunoglobuline Rho(D) : cela empêchera votre organisme de produire des anticorps pouvant attaquer les globules rouges de votre fœtus (possiblement de rhésus positif, qui est le rhésus le plus courant) au cours d’une prochaine grossesse. Cette « attaque » des globules rouges du bébé peuvent le rendre anémique et dans les cas les plus graves, provoquer une fausse couche (pour la grossesse en cours ou lors d’une prochaine grossesse). 

Donc si vous êtes Rhésus négatif, une prise de sang est réalisée pour savoir si votre bébé l’est aussi :

  • S’il l’est aussi, all is fine ! On ne fait rien 🙂

  • En revanche, si votre bébé est rhésus positif, vous recevez donc cette injection de Rophylac, pour éviter que vous développiez des anti-corps lors de l’accouchement.

On fait aussi cette vérification en cas de saignements vaginaux au cours de la grossesse. S’il est encore trop tôt pour connaître le rhésus du futur bébé ou s’il faut aller relativement vite, cette injection peut aussi être réalisée en prévention 🙂

Mais pas de stress, quand elle est faite, ensuite tout va bien, le risque est écarté !


questions fréquentes

Pour résumer – Questions fréquentes

Quels sont les saignements normaux pendant la grossesse ?

Pendant la grossesse, les saignements normaux sont des saignements peu abondants, sans douleur et qui ne durent pas. Ils sont courants en début de grossesse, mais nécessitent toujours de consulter un professionnel médical par précaution.

Quels saignements et symptômes demandent un avis médical ?

Les saignements qui peuvent pousser à consulter sont les saignements vaginaux plus abondants, rouges, bruns ou noirs, s’accompagnant ou non de douleurs, de fièvre, de vertiges, d’accélération du rythme cardiaque, d’une perte de liquide et d’autres symptômes.

Dans tous les cas, tout saignement en début de grossesse mérite l’avis d’un professionnel de la santé, pour écarter tout souci et même si c’est seulement pour se rassurer !

Quels sont les signes d’une fausse couche en début de grossesse ?

Lorsque la grossesse s’arrête, le saignement est généralement plutôt rouge et abondant. Il peut également contenir des caillots et on peut ressentir des contractions. Il arrive aussi pour certaines femmes que la grossesse s’arrête sans provoquer de symptômes ou de douleur. Cela dit, la fausse couche ne peut être diagnostiquée que par médecin ou un autre professionnel de la santé !


Vous l’aurez compris, les saignements vaginaux en début de grossesse ne sont pas toujours des signes que la santé de votre bébé est en danger et il n’y a pas forcément lieu de s’inquiéter 🙂 Tout dépend de l’abondance des saignements, de la douleur éventuellement ressentie et des autres symptômes associés (fièvre, contractions, malaise, etc.).

Bien sûr, nous vous recommanderons toujours de faire confiance à votre médecin : donc si vous souhaitez être sûre que vos saignements sont sans gravité, n’hésitez pas à prendre contact avec elle ou lui !

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Auteur/autrice de l’image

Émancipées redonne aux femmes le contrôle sur leur cycle menstruel.

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