Emancipées

comment favoriser naturellement sa libido

Quand on parle de cycle menstruel, de fertilité, de contraception naturelle, de reconnexion à son féminin, etc., il y a un sujet qui met un peu de temps à arriver sur la table alors même qu’il est totalement lié avec tout ça : c’est celui de la libido !

Si tabou, intime, secrète, parfois honteuse, la libido est un thème que je mets un point d’honneur à aborder au quotidien, car je sais à quel point il peut mettre mal à l’aise certains couples, tout en représentant un véritable enjeu pour eux.

Donc que vous soyez en désir de grossesse, ou alors pas du tout, que vous soyez en couple, ou alors pas du tout ; ), que vous ayez une libido de folie, ou alors pas du tout !!, je vous propose que l’on aborde dans cet article en quoi la libido est un formidable indicateur de votre santé générale et, plus précisément, de celle de votre cycle menstruel.

Et je vous partage également quelques tips pour la booster naturellement, car je sais que vous êtes nombreux à rechercher ce genre d’outils !

fertilité

La libido, un reflet de notre santé

Absolument pas anodin, l’état de la libido en dit long sur notre santé, notamment sur la qualité de notre sommeil, notre niveau de fatigue, de stress, etc. Une libido en berne, c’est souvent, pour commencer, un épuisement qui fait qu’on a la tête à tout, sauf à ça. Et c’est normal.

Elle raisonne aussi avec notre rapport à nous-même et à notre couple. Ce n’est pas l’objectif de cet article que de questionner le désir et la communication au sein du couple, mais l’un des premiers conseils pour la relancer peut être de travailler sa connexion à l’autre, oser lui parler, lui enseigner ce que l’on aime ou organiser des rendez-vous coquins (oui oui, c’est LA clé ! et pas forcément le soir quand la fatigue plombe l’ambiance !).

Ca, c’est pour la grande théorie. Ensuite, il y a quelques réalités physiologiques qu’il est important d’avoir en tête.


Le lien entre la libido et le cycle menstruel

Souvent, on ne sait pas vraiment où placer le curseur, si notre libido est « normale », « dans la moyenne », ou trop faible voire trop forte.

Avoir conscience des réalités physiologiques derrière la libido permet, à mon sens, de relativiser l’approche et de trouver un bon niveau pour le curseur. En comprenant mieux comment ça se passe, cette histoire de désir, on peut gagner en bienveillance et en patience (notamment quand on est en mode hibernation du sexe !).

La libido est guidée par nos hormones, principalement 2 : les oestrogènes et la testostérone.

  • Les oestrogènes sont bas en début de cycle, puis ils montent progressivement pour atteindre un paroxysme juste avant l’ovulation. Ensuite, ils chutent brutalement, remontent légèrement en milieu de phase post ovulatoire puis redescendent juste avant les règles.
  • La testostérone, elle, n’est pas sécrétée en grande quantité chez les femmes, néanmoins elle fait son apparition à deux moments du cycle : juste avant l’ovulation (comme le pic d’oestrogènes) et juste avant les règles (alors même que les autres hormones chutent à ce moment là).
courbe des hormones féminines durant le cycle, avec la testostérone

Résultat, le combo oestrogènes + testostérone fait grimper la libido juste avant l’ovulation !

La Nature est bien faite d’ailleurs : elle est conçue pour permettre la survie de l’espèce, donc pour favoriser la reproduction au moment où la femme est fertile. Bingo, sa libido monte en flèche pile à ce moment-là !

Puis la testostérone faisant un petit retour juste avant les règles, cela peut entrainer un regain de libido, pour certaines femmes en tout cas. Ces envies là sont parfois déstabilisantes, car ce n’est pas forcément un moment où on se sent au top de son sex appeal, et pourtant on peut avoir un désir important. Tant mieux !

Donc si on récapitule :

  • en phase pré ovulatoire, la libido monte progressivement, guidée par les oestrogènes qui, eux aussi, augmentent progressivement
  • en phase ovulatoire, la libido est souvent forte, du fait du pic d’oestrogènes accompagné d’une apparition de testostérone
  • en phase post ovulatoire, il est possible que la libido soit un peu en berne, les oestrogènes et la testostérone s’étant fait la malle, remplacés par la progestérone, hormone relaxante mais pas franchement portée sur la chose
  • juste avant les règles, certaines femmes connaissent un regain de libido, du fait de la sécrétion d’un peu de testostérone

Il s’agit bien sûr de grands principes qui n’ont pas de valeur universelle. Ils parleront probablement à certaines d’entre vous, tandis que d’autres auront une cyclicité différente, et c’est normal.


L’effet de la pilule sur la libido

Par ailleurs, il faut avoir en tête que les contraceptions hormonales, en mettant le cycle sur pause, bloquent les fluctuations hormonales et peuvent donc altérer la libido.

Cela est un effet secondaire malheureusement pas suffisamment connu de la pilule, et que l’on réalise à l’arrêt, lorsque l’on découvre sa « vraie » libido.

Côté masculin pour information, cette cyclicité mensuelle n’existe pas, mais ils sont en revanche influencés par les variations journalières de leur testostérone, qui est plus élevée le matin. En théorie donc, ils peuvent avoir plus de libido au réveil et moins au fil de la journée.

Ce qu’il faut retenir de ces éléments :

  • Il est normal pour une femme de ne pas avoir tous les jours la même libido, elle varie au cours de son cycle.
  • Il est normal d’avoir moins de libido sous contraception hormonale (même si ce n’est pas systématique).
  • Il est normal que la libido soit contrariée en cas de déséquilibre hormonal, notamment d’insuffisance en oestrogènes ou en testostérone, puisque ce sont ces hormones qui influencent positivement la libido (c’est le cas notamment en périménopause, mais aussi en post partum ou encore dans les périodes d’aménorrhée durant lesquelles les oestrogènes restent bas).

Les autres éléments pouvant avoir un impact sur la libido

Outre le cycle, on peut citer notamment :

  • Une alimentation inadaptée (si le corps se concentre sur la digestion d’aliments lourds ou au contraire sur sa survie car il n’est pas assez nourri, il aura du mal à donner de l’énergie pour les rapports sexuels)
  • Du stress, le corps considérant qu’il doit déjà suffisamment se défendre pour assurer sa survie (le stress, quel qu’il soit, est perçu par le corps comme une menace pour sa survie), il va mettre au repos ou au moins au ralenti ses fonctions non essentielles, au premier rang desquelles le cycle menstruel et la libido
  • La fatigue, évidemment, car même si on peut trouver des façons de faire l’amour moins exigeantes que d’autres ; ), cela reste un acte qui demande de l’énergie
  • Un sommeil de mauvaise qualité, pour les mêmes raisons ; )
  • La prise de certains médicaments, notamment des antidépresseurs ou des anti histaminiques
  • Un blocage psychologique, un traumatisme passé, voire une éducation ayant posé le sexe en tabou  
  • Une maladie qui provoque des douleurs, notamment le vaginisme, l’endométriose ou encore la vulvodynie.

Comment favoriser naturellement la libido ?

Vous l’avez compris, une baisse de libido peut trouver son origine dans un déséquilibre hormonal, une grande fatigue, un stress important, une alimentation inadaptée, un manque de communication dans son couple, etc.

La première façon de la favoriser, si la cause est identifiée, est évidemment de travailler sur cette cause. C’est la base, et tous les conseils que je vous partage par la suite ne viendront pas la corriger.

Cette précision étant faite, voici mes principaux tips pro libido !

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L’alimentation pour favoriser la libido

Evidemment, la libido nécessitant une bonne énergie, il est important d’avoir une alimentation équilibrée, qui apporte de bons nutriments sans plomber le corps et le ralentir.

Donc déjà, commençons par les ennemis de la libido : alcool, tabac, drogue, mais aussi sucre et mauvais gras, ils vont tous avoir pour effet de fatiguer le corps, de l’enflammer et de le rendre moins performant.

En revanche, les best friends de la libido sont notamment :

  • Les bons gras, qui nourrissent les hormones sexuelles et permettent un bon équilibre hormonal et donc de bons niveaux d’oestrogènes et de testostérone
  • Les protéines, qui sont la structure de nos muscles, et qui sont à ce titre indispensables pour une bonne vitalité
  • Le magnésium, que l’on trouve notamment dans le chocolat, les graines de tournesol, les amandes, les noix du Brésil ou encore les noix de cajou
  • Le zinc, que l’on trouve notamment dans les huitres, le foie de veau, le boeuf ou encore le seigle
  • La vitamine D, principalement à travers le soleil, mais aussi le hareng, les sardines ou le foie de morue (je sais !)
  • Le potassium, que l’on trouve notamment dans l’avocat, la chicorée (le café aussi, mais ce n’est pas le meilleur ami de la fertilité alors je ne le cite pas !) ou encore le chocolat

Ca, c’était pour les principaux nutriments importants pour une bonne libido.

Ensuite, il existe des aliments connus pour leur effet pro libido, parmi lesquels :

  • Le jus de grenade (qui permet une bonne production de testostérone)
  • Les baies de goji (même effet sur la testostérone)
  • Les huitres (du fait de leur richesse en zinc, on l’a vu, mais aussi car elles seraient aphrodisiaques)
  • Le gingembre, le piment, la cannelle, le poivre
  • Le pollen 

Les plantes amies de la libido

Différentes plantes peuvent aider à relancer une libido en berne, avec des effets différents :

Contre la fatigue sexuelle, le surmenage

  • Le shatavari, une planta adaptogène, qui aide à lutter contre le stress, et qui a aussi un effet positif sur la lubrification vaginale et sur la stimulation du désir
  • La maca, une autre plante adaptogène top pour l’équilibre hormonal et pour la libido
  • L’ashwagandha, une plante ayurvédique relaxante qui a aussi un rôle de tonique sexuel
  • La rhodiole, une autre plante adaptogène qui aide à apaiser les émotions
  • Le ginseng, connu pour ses effets aphrodisiaques
  • La mucuna, plutôt pour les hommes ayant des troubles sexuels du fait d’un mal-être mental
  • Le muira Puama, également pour les hommes sujets aux dysfonctions sexuelles du fait d’une trop grande fatigue

Pour les troubles de l’érection chez l’homme : 

On trouve principalement deux plantes :

  • Le tribulus
  • La maca

Deux bourgeons (on parle de gemmothérapie, les extraits se prennent sous forme de gouttes) :

  • Sequoia géant
  • Bourgeons de bouleau 

Ainsi que deux acides aminés, à prendre en compléments :

  • La L-arginine
  • La L-carnitine

Pour les déséquilibres hormonaux chez la femme :

  • Le framboisier, notamment en gemmothérapie pendant la phase pré ovulatoire, pour booster les oestrogènes (en alternant éventuellement avec des bourgeons de pommier en 2e partie de cycle, pour favoriser la progestérone)
  • L’achillée millefeuille, qui a un effet équilibrant sur le cycle, en aidant aussi bien les oestrogènes que la progestérone, et qui apporte également un effet anti inflammatoire
  • La sauge, si les oestrogènes sont vraiment très bas (mais attention, elle est déconseillée en cas d’endométriose ou de cancer hormono dépendant)
  • Le trèfle rouge, qui a une action oestrogénique
fleur rose

Les huiles essentielles pour la libido

J’en recommande principalement deux, que l’on peut utiliser en massage, en diluant 2 gouttes dans de l’huile végétale, par exemple de coco :

  • L’huile essentielle d’ylang ylang
  • L’huile essentielle de rose de Damas

Quelques autres tips pro libido

Enfin, on peut se tourner vers les fleurs de Bach, notamment l’élixir Libido formulé spécialement pour favoriser le désir.

Et un point qu’il ne faut pas oublier : cessons de diaboliser le lubrifiant, une aide à la lubrification est nécessaire pour énormément de femmes, et il est encore beaucoup trop tabou. Or, il n’y a aucune honte à en utiliser, dans énormément de pays c’est une formalité, il est temps que ce soit aussi le cas en France !


Alors, on la booste cette libido ?

J’espère que ces quelques lignes vous ont permis de comprendre à quel point la libido est une notion subjective, fluctuante et relative. Il n’y a aucune honte à avoir vis-à-vis de sa libido, tant qu’on est à l’aise avec, et qu’on en parle avec son éventuel partenaire.

Si en revanche vous avez envie de la favoriser, ces différents tips devraient vous aider à relancer la flamme ! N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, et à partager vos astuces perso en commentaire !

8 réflexions au sujet de “Libido : pourquoi elle fluctue et comment la favoriser naturellement ?”

  1. Bonjour Laurène,
    Merci pour cet article très intéressant ! (comme tous autres 😉 )
    J’ai déjà entendu dire que le sport en grande quantité pouvait affecter la libido.
    As tu déjà pu observer cela ou bien est ce une légende urbaine ?

    Merci à toi pour ce contenu de qualité 🙂

    Répondre
    • Merci !! C’est surtout la fertilité qu’il peut affecter quand il est exercé trop intensément, mais probablement la libido aussi !

      Répondre
  2. Bonjour et merci pour toutes ces informations.
    Il est souvent répété que le lubrifiant est un nuisible lorsqu’il s’agit de conception. Qu’en pensez-vous ? Avez-vous une bonne alternative ?

    Répondre
    • Bonsoir, très bonne question car c’est effectivement un sujet délicat… Les lubrifiants sont acides et sont donc nuisibles à la survie des spermatozoïdes. Ils sont donc, dans l’idéal, à éviter en pré conception. Il existe des lubrifiants spécialement conçus pour préserver les spermatozoïdes, mais leur compo n’est pas des plus naturelles. Donc c’est un arbitrage à faire…!

      Répondre

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Émancipés redonne aux femmes le contrôle sur leur cycle menstruel.

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