On a toutes déjà observé des sécrétions blanchâtres dans notre culotte, ou ressenti une sensation d’humidité dans la journée, alors même que nous ne sommes pas du tout en période de règles.
Ce que peu d’entre nous savent en revanche, c’est que ces pertes ne sont absolument pas aléatoires ni inutiles, et encore moins sales ou honteuses !
Au contraire, elles sont le principal signe que notre cycle menstruel fonctionne et que notre corps s’apprête à ovuler. Ces sécrétions, que l’on appelle “glaire cervicale”, nous informent sur notre fertilité : en observant leurs variations au cours du cycle, on peut savoir précisément si l’on peut, ou non, tomber enceinte.
On vous explique tous les secrets qui se cachent derrière la glaire cervicale, ce signe passionnant de notre féminité et de notre fécondité.
La glaire cervicale, qu’est-ce que c’est ?
Vous ne connaissez peut-être pas les mots “glaire cervicale” (pas très glamours, on vous l’accorde !), en revanche vous savez forcément ce dont il s’agit : vous les appelez peut-être pertes blanches d’ovulation, sécrétions, mucus ou encore “mouille” pour les plus fleuris !
Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une substance sans odeur, tour à tour crémeuse puis transparente, dont l’aspect et la quantité évoluent au cours du cycle mais qui se caractérise par son caractère visqueux, humide, voire glissant.
Elle est bien spécifique et ne doit pas être confondue avec les petites pertes vaginales collantes, blanchâtres voire jaunâtres que certaines femmes observent tout au long du cycle : la glaire cervicale ne provient pas du vagin mais du col de l’utérus, qui la produit sous l’influence d’hormones : les oestrogènes.
On l’observe au niveau de la vulve lorsqu’elle s’écoule, mais elle est donc produite plus haut, par des cryptes présentes dans le col de votre utérus (son nom vient du mot “cervix” qui désigne le col de l’utérus en latin).
Elle n’est visible que quelques jours par mois, lorsque les oestrogènes fonctionnent à plein régime pour préparer un ovule à être expulsé.
A quoi sert la glaire cervicale ?
Plus discrète que les règles, la glaire cervicale n’est pas là par hasard et elle joue un rôle bien particulier dans notre fertilité.
En effet, alors que les menstruations ne sont que le signe que votre cycle est terminé sans qu’une fécondation ait eu lieu (le nid que votre utérus avait préparé pour rien se détache alors, donnant lieu aux saignements), la production de glaire cervicale, elle, indique que vos ovaires sont en train de libérer un ovule.
En réalité, il y a constamment de la glaire produite par notre col de l’utérus, mais seule celle produite lors de la période ovulatoire est suffisamment humide pour s’écouler jusqu’au vagin. On s’explique :
- En période infertile, votre col produit une glaire épaisse au maillage très serré qui obstrue son entrée comme un bouchon hermétique et bloque l’accès aux spermatozoïdes. C’est un excellent gardien du temple, que ce soit vis-à-vis du sperme que des agents pathogènes.
- En période fertile (autour de l’ovulation), son aspect évolue, son maillage se desserre, elle devient glissante, filante et très nutritive pour les spermatozoïdes qu’elle nourrit et transporte jusqu’à l’ovule. Elle vient donc contrebalancer l’acidité du vagin (qui tue les spermatozoïdes en quelques minutes) et peut les conserver en vie jusqu’à 5 jours ! Par ailleurs, elle filtre et élimine les spermatozoïdes défectueux.
Aussi importante que l’ovule et que le spermatozoïdes, la glaire cervicale est donc le “liant” qui permet la fécondation. Sans elle, pas de rencontre possible !
L’évolution de la glaire cervicale au cours du cycle
Vous l’avez compris, la glaire fertile ne s’écoule que quelques jours par mois, permettant de reconnaître que l’on s’apprête à ovuler. C’est d’ailleurs ce qui fait de ces pertes blanches d’ovulation un très bon indicateur de fertilité : selon la sensation et l’observation que l’on va faire, on saura à quel stade du cycle nous sommes.
Ce n’est d’ailleurs pas tant l’aspect de la glaire qui compte que son évolution d’un jour sur l’autre : le propre de la montée vers l’ovulation est que la glaire change de jour en jour, jusqu’au tarissement final brutal.
Vous prenez la pilule ? Découvrez notre article « à quoi ressemble la glaire cervicale sous pilule«
Pendant les règles et la période pré-ovulatoire, une glaire épaisse invisible
Cette glaire, appelée dans le jargon « glaire G », crée un bouchon au niveau du col de l’utérus et son aspect très opaque et épais fait qu’elle ne s’écoule pas jusqu’au vagin.
Résultat : vous ne la percevez pas et ne ressentez rien, qu’une sensation de sécheresse (avec éventuellement quelques pertes vaginales mais à ne pas confondre avec de la glaire cervicale).
A l’ouverture de la fenêtre de fertilité, une glaire cervicale crémeuse et pâteuse
Lorsque les oestrogènes sont suffisamment montés, ils commencent à provoquer la production d’une glaire légèrement plus fluide qui va commencer à s’écouler. C’est la « glaire L ». Pour autant, elle est toujours blanchâtre voire jaûnatre et collante, d’aspect crémeux, elle laisse une sensation pâteuse dans la culotte et on ne la ressent pas vraiment s’écouler au fil de la journée.
Elle peut ressembler à un lait pour le corps très épais, qui aurait séché, ou encore à de la colle en stick.
A l’approche de l’ovulation, une glaire cervicale plus liquide et visqueuse
Environ 4 jours avant l’ovulation, la glaire cervicale gagne en élasticité, en humidité et se fait plus glissante. Elle ne colle plus et ne fait plus d’amas pâteux dans la culotte. Bienvenue à la « glaire S » !
Elle devient aussi plus transparente, on va davantage la ressentir que l’observer, car elle ne laisse pas forcément de trace, elle peut ressembler à de l’eau.
C’est un peu comme lorsqu’on sent nos règles arriver, cette sensation d’écoulement chaud et très liquide. C’est le signe d’une grande fertilité, avec une évolution progressive de la glaire qui change de jour en jour.
Le jour de l’ovulation, une glaire cervicale abondante comparable à du blanc d’oeuf
La glaire très fertile ressemble à du blanc d’oeuf : très fluide, transparente, brillante et glissante, elle est le transporteur idéal si un spermatozoïde passe par là ! C’est la fameuse « glaire P » !
Si on la prend entre ses doigts, elle peut s’étirer sur plusieurs centimètres.
Ce type de glaire n’est observable qu’une journée par cycle, pendant l’ovulation. On parle de “pic de glaire”, c’est le moment où elle est la plus abondante et procure une vraie sensation de glissement lorsqu’on s’essuie. Une femme aveugle pourrait totalement la détecter, elle se fait sentir plus que voir.
Après l’ovulation, le retour d’une sensation de sécheresse
De façon brusque le lendemain de l’ovulation, la glaire redevient épaisse et vient reboucher le col de l’utérus (c’est le retour de la « glaire G »). Comme pendant la période pré-ovulatoire, elle ne s’écoule plus. On est donc sèche (sauf petit écoulement vaginal constant, vous l’avez compris).
C’est ce changement brutal qui indique qu’on a bien ovulé, que notre corps produit désormais de la progestérone, qui vient inhiber la glaire fertile mais aussi faire monter la température.
Il est possible de réobserver un peu de glaire juste avant les règles, signe qu’elles vont arriver.
A savoir : sous contraception hormonale, notamment la pilule, la production de glaire est empêchée. Après arrêt de cette contraception, certaines femmes peuvent mettre plusieurs mois à retrouver un cycle naturel et à pouvoir observer leur glaire. Pas d’inquiétude donc ! Mais n’hésitez pas à venir nous en parler en commentaire ; )
Comment utiliser la glaire cervicale pour gérer sa fertilité ?
A chaque étape du cycle, la glaire cervicale permet donc de savoir si on est fertile ou si on ne l’est pas (en gros, dès que la glaire apparaît et devient humide, on entre dans la période de fertilité, jusqu’au retour brutal de la sécheresse).
Elle est donc très utile à la fois :
- Pour optimiser ses chances de tomber enceinte, en sachant de façon non équivoque quand il faut privilégier les câlins grâce à ce signe d’ovulation ;
- Pour adopter une méthode naturelle de contraception, en identifiant au contraire les moments où les rapports non protégés sont à exclure.
C’est là dessus que reposent les méthodes d’auto observation.
Cela requiert donc de bien se connaître et de se former pour bien savoir s’observer (pour analyser la glaire, plusieurs approches sont possibles, on vous les détaille dans cet article) !
Vous avez l’habitude d’observer votre glaire cervicale ? Ou au contraire vous n’êtes pas très à l’aise avec la question, voire vous découvrez ce concept de pertes blanches d’ovulation ? Venez nous raconter en commentaire !