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Glaire cervicale apres accouchement

Pertes vaginales et glaire cervicale après l’accouchement : tout ce que vous devez savoir

En post partum, dans les semaines voire les mois qui suivent l’accouchement, la plupart des femmes observent des pertes blanches abondantes, plus ou moins anarchiques : et si on vous disait que c’était très probablement de la glaire cervicale que vous apercevez dans votre culotte ? 🙂

Indispensable à la fécondation, le retour de la glaire cervicale post grossesse est un indicateur indiscutable que le cycle menstruel se remet en route. Pourquoi, comment ? On fait le point ici sur la glaire cervicale après l’accouchement, mais aussi sur toutes les sécrétions vaginales qui accompagnent le post partum 😉



évolution de la glaire cervicale au cours du cycle menstruel

Qu’est-ce que la glaire cervicale ?

La glaire cervicale est un mucus sécrété par les cryptes du col de l’utérus au rythme du cycle menstruel. Elle ne doit pas être confondue avec les pertes blanches (ou leucorrhées), qui elles, désignent plutôt les sécrétions liées à l’auto-nettoyage du vagin, qui se fait quotidiennement 🙂

La glaire cervicale a pour fonction de favoriser une fécondation, en protégeant et escortant les spermatozoïdes jusqu’à l’ovule.

Cette substance inodore est produite sous l’influence des oestrogènes et son aspect change au cours du cycle menstruel :

  • Elle est pâteuse, cassante voire absente après les règles (façon colle UHU)

  • Elle devient moins sèche, plus crémeuse lorsque la fenêtre fertile s’ouvre (façon houmous)

  • Elle est carrément transparente, glissante et étirable au fur et à mesure que les oestrogènes augmentent et que l’ovulation approche, jusqu’à atteindre ce que l’on appelle un pic de glaire, indiquant que l’ovulation est imminente ou en cours (la glaire ressemble alors à du blanc d’oeuf cru, voire à de l’huile).

  • En phase post ovulatoire, elle redevient pâteuse sous l’influence de la progestérone.

La glaire cervicale est donc l’indicateur de notre fertilité !


pertes pendant la grossesse

La glaire cervicale pendant la grossesse

Pendant leur grossesse, les femmes enceintes n’ovulent plus : par conséquent, on pourrait se dire que la glaire cervicale lève le camp durant les 9 mois de la gestation ?

Ce n’est pas tout à fait vrai : du fait de l’emballement hormonal, les futures mamans peuvent constater une augmentation de leurs pertes blanches et de la glaire cervicale tout au long de la grossesse. Un retour de glaire après l’ovulation peut d’ailleurs être l’un des premiers signes précoces qu’un bébé est en route !

Cette glaire cervicale, sous l’action de la progestérone, coagule et forme le bouchon muqueux, qui va littéralement fermer l’entrée du col de l’utérus pour protéger le foetus.

La perte du bouchon muqueux a lieu avant la fin de la grossesse, mais ce n’est pas un signe que le travail débute ! Elle est en effet à différencier de la fissuration de la poche des eaux, dont le liquide est incolore et qui, là, indique que la mise au monde est imminente (en plus des contractions, of course !). Si vous n’êtes pas sûre, consultez votre sage femme ou votre médecin !

Si vous voulez tout savoir sur la glaire cervicale et les pertes blanches pendant la grossesse, rendez-vous sur notre article dédié 🙂


glaire cervicale post partum

Comment la glaire cervicale est impactée après l’accouchement ?

Ce sujet de la glaire pendant la grossesse étant clos, parlons de la glaire cervicale après la naissance du bébé si vous le voulez bien !

En effet, en post-partum, notre physiologie et nos hormones restent chamboulés (sans parler de notre rythme de vie et de nos émotions !!), et cela a forcément un impact sur la glaire cervicale.

La glaire cervicale, le marqueur du retour de la fertilité post partum

Vous l’avez compris, la glaire cervicale est un indicateur très précieux de l’ovulation. Quand on observe une glaire cervicale de belle qualité (à la texture blanc d’oeuf), on sait que le corps s’apprête à ovuler !

Elle est donc un repère incontournable en post-partum que l’activité ovarienne reprend, et c’est elle qui vous indique que votre cycle est en train de tenter de redémarrer. En effet, on a tendance à penser que ce sont les premières règles après la délivrance qui marquent la reprise de la fertilité, mais pour avoir des saignements menstruels, il faut qu’il y ait une ovulation en amont. On est donc fertile 14 jours environ avant le grand come back des menstruations ! (même si parfois le premier cycle post partum peut être anovulatoire pour info).

Bien sûr, le dialogue hormonal peut mettre du temps à se rétablir pour de bon, et c’est la raison pour laquelle on peut observer des montées de qualité de la glaire cervicale sans véritable ovulation. La durée de cette période de réajustement est variable, et il faut simplement se laisser le temps de se remettre de tout ce chamboulement 🙂

Néanmoins, il faut se fier à la réapparition de la glaire cervicale car si vous la voyez, vous devez vous considérer comme à nouveau fertile.

En cas d’allaitement

Lallaitement maternel, du fait de la sécrétion de l’hormone prolactine qu’il implique, vient bloquer ou perturber l’ovulation. C’est d’ailleurs là-dessus que repose la méthode de contraception MAMA (Méthode d’Allaitement Maternel et d’Aménorrhée) : cette méthode naturelle qui peut être utilisée jusqu’aux 6 mois du bébé implique que la maman nourrisse son nouveau-né exclusivement au sein, toutes les 4 heures en journée et toutes les 6 heures la nuit, sans tétine, sans biberon, sans diversification, sans saignement.

Durant cette période, certaines femmes peuvent observer de faux départs d’ovulation, avec une production de glaire cervicale d’apparence fertile qui peut s’étirer sur plusieurs mois avant le véritable retour de couches (aka le retour des règles).

Si la maman n’allaite pas

Cela varie d’une femme à l’autre, mais généralement, le retour de couches survient entre 5 à 8 semaines après l’accouchement. Cela signifie que l’ovulation a abouti et que l’on revient à des cycles plus classiques, avec un seul épisode de glaire fertile par cycle  (sauf cas de cycle long évidemment, où il peut y avoir des tentatives d’ovulation, mais c’est un autre sujet).


observer glaire cervicale en post partum

Comment observer sa glaire cervicale en post partum ?

Comme évoqué précédemment, si vous n’observez pas de glaire après la naissance de votre bébé (d’autant plus si vous allaitez), a priori il n’y a pas d’activité ovarienne : vous êtes donc momentanément infertile !

En revanche, dès que constatez son retour, vous êtes à nouveau fertile. Par conséquent, il est nécessaire de reprendre les observations et la prise de température (un autre bio-marqueur de l’ovulation en symptothermie !) pour monitorer votre cycle, que vous soyez en désir de grossesse ou plutôt en mode contraception.

Ce qu’il faut avoir en tête : tant que vous avez une sensation totalement sèche, c’est que vos ovaires n’ont a priori pas encore repris du service. En revanche, dès que vous ressentez de la glaire apportant une sensation humide, voire mouillée ou glissante, cela signifie que vous êtes potentiellement fertile. 

Il est donc très important d’être attentive à sa glaire en post partum, car dès qu’elle remonte en qualité, prudence : la fenêtre de fertilité s’ouvre (même si cette période peut durer des mois en cas d’allaitement). 

Le plus simple est de ne reprendre la prise de température qu’une fois le retour de la glaire, pour éviter de la prendre au quotidien pendant des mois sans aucune variation, si les ovaires sont au calme plat. Mais dès que la glaire refait son apparition, il est conseillé de ressortir son thermomètre, pour pouvoir faire la différence entre les tentatives d’ovulation et la VRAIE ovulation marquant le retour de couches (celle-là, elle fera monter la température, tandis que les autres épisodes de glaire non).

Retrouvez ici tous nos conseils pour bien observer sa glaire cervicale 😉


sécrétions vaginales en post-partum (leucorrhées normales et normales, lochies)

Les autres sécrétions vaginales du post partum

Comme précisé en introduction, la glaire cervicale n’est qu’une sécrétion vaginale parmi d’autres. Voici un petit tour d’horizon des autres leucorrhées que vous pouvez observer 🙂

Les pertes blanches « classiques »

Ce sont les sécrétions liées au nettoyage quotidien du vagin. Elles contiennent essentiellement de l’eau, des cellules mortes et de la transpiration. Elles sont tout à fait normales ! Elles peuvent être de couleur blanche ou jaune et n’ont pas d’odeur.

Elle n’apporte pas de sensation humide et encore moins mouillée ou glissante.

Les lochies

Les lochies sont un gros sujet en post partum ! Ce sont en fait des saignements accompagnés de crampes utérines (aussi appelées tranchées) qui ont lieu après l’accouchement. Leur rôle est de permettre à l’utérus de retrouver sa taille et sa place initiales, en évacuant le sang, la muqueuse utérine, ainsi que des restes de placenta.

Au début, les lochies sont assez abondantes, plutôt sanglantes avec des caillots, puis elles perdent peu à peu en intensité. Ces saignements sont observés chez les femmes ayant accouché par voie basse, mais aussi par césarienne (même si, dans ce cas, les lochies sont moins abondantes). Les contractions sont semblables à des crampes menstruelles et seraient plus intenses si la mère allaite ou si elle a déjà eu des enfants.

La durée des lochies est variable et s’étend généralement sur plusieurs semaines. Si vous constatez une augmentation des saignements et/ou de fortes douleurs voire de la fièvre, n’hésitez pas à consulter votre gynécologue ou votre sage-femme ! Et de manière générale, demandez conseil en cas de tout saignement 🙂

Les leucorrhées anormales

Les sécrétions classiques, hormis les lochies, sont donc plutôt blanches, sans odeur ou inconfort. Si vos sécrétions changent de couleur, ont une odeur désagréable, s’accompagnent de brûlures, de démangeaisons, de douleurs et/ou que leur texture devient bulleuse ou grumeleuse, il est important que vous en parliez à votre professionnel de santé. En effet, ces leucorrhées sont caractéristiques d’une infection, d’une mycose ou d’une IST.


Comment gérer les saignements et pertes vaginales après l’accouchement ?

Si la plupart des sécrétions vaginales sont absolument physiologiques après l’accouchement, cela ne veut pas dire qu’elles sont faciles à vivre ! Voici quelques conseils pour gagner en confort 🙂

Après la naissance, les lochies vont obliger à porter des protections menstruelles. Dans ce cas, optez pour des serviettes lavables, voire des culottes de règles ! Si vous êtes au bout du rolls (ce que l’on peut parfaitement comprendre !) et que vous n’avez pas envie de laver vos protections, vous pouvez aussi vous tourner vers des serviettes hygiéniques, mais choisissez-les a minima bio et avec une composition la plus clean possible.

Une fois les lochies passées, vous pouvez choisir des sous-vêtements en coton bien absorbants si vos sécrétions vaginales sont abondantes (notamment en cas de retour de glaire !).

Dans tous les cas, évitez les savons irritants et les bains de vapeur vaginaux : le vagin étant auto-nettoyant, de l’eau peut suffire. De plus, ces produits peuvent perturber la flore vaginale et provoquer des mycoses !

Enfin, protégez-vous lorsque vous reprendrez les rapports et pensez à aller uriner après les câlins pour éviter les infections sexuellement transmissibles et les cystites 🙂


En conclusion, on peut dire que la glaire cervicale reste, après l’accouchement, une formidable messagère que le cycle menstruel s’apprête à repartir. Elle nous indique, avant les saignements menstruels, qu’une ovulation est en cours et que nous sommes à nouveau fertile ! A chacune, ensuite, de faire le choix d’adopter une contraception ou pas, qui soit naturelle ou pas 🙂

Bien sûr, d’autres sécrétions vaginales comme les lochies accompagnent le post partum et on s’en passerait bien ! Mais elles sont néanmoins nécessaires pour permettre au corps de se remettre, à son rythme et passer à l’étape supérieure de notre vie de mère. C’est beau, non ? 🙂

Sur ce, on espère très fort que cet article vous aura été instructif et utile 🙂 Vous nous partagez vos impressions en commentaire ? 🙂

6 réflexions au sujet de “Pertes vaginales et glaire cervicale après l’accouchement : tout ce que vous devez savoir”

  1. Bonjour, en post partum depuis deux mois, allaitante à 80%, j’observe justement des pertes mais difficile de savoir si c’est de la glaire en phase pré-ovulatoire ou des pertes blanches. Comment bien les distinguer ? Merci beaucoup pour votre aide.

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    • Bonjour Margot ! Pour te répondre, les pertes vaginales, qui sont issues de l’auto-nettoyage du vagin, sont un peu celles que tu perds tout le temps, tous les jours, et on en perd pas forcément beaucoup. La glaire, quant à elle, vient s’ajouter à ces pertes et prend une texture différente au fur et à mesure que l’ovulation approche. Si tu vois de la glaire crémeuse/laiteuse, qui te laisse un ressenti humide, c’est probablement de la glaire 🙂

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  2. Bonjour Laurène,
    Merci pour ces infos, je me retrouve en effet dans la situation « allaitante, retour des glaires depuis 3 mois mais toujours sans règles »
    En revanche je me demandais si la pilule « asséchait » les glaires ou pas du tout ? Je n’avais pas du tout ce genre de glaires avant d’être enceinte et je prenais la pilule depuis très longtemps.. je me demandais donc si ça venait de là ?

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  3. Bonjour, justement en PP depuis 11 mois et allaitante, j’observe cette glaire depuis 3 mois sans retour de couche ni ovulation. Combien de temps cette période peut durer et peut on activer l’ovulation ?
    Merci 🙂

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    • Bonjour Inès ! Pour te répondre, le timing varie d’une femme à l’autre 🙂 Par ailleurs, l’allaitement stimule la production de prolactine, laquelle perturbe l’ovulation. Je te souhaite une belle journée !

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Auteur/autrice de l’image

Émancipées redonne aux femmes le contrôle sur leur cycle menstruel.

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