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Observation glaire cervicale

Observation glaire cervicale : notre tutoriel pas à pas

La glaire cervicale est un formidable outil de maîtrise de sa fertilité au naturel, car elle nous renseigne au jour le jour sur l’étape à laquelle nous en sommes dans notre cycle. En effet, cette substance que l’on peut remarquer dans nos sous-vêtements se fait tour à tour absente, collante puis glissante : c’est sa manière de nous indiquer si on est fertile ou si on ne l’est pas ! Et ça, c’est précieux, que l’on soit en mode conception (vous souhaitez tomber enceinte) ou en mode contraception.

Sauf que quand vient le moment d’observer notre glaire cervicale, on peut se trouver un peu démunie : comment s’y prendre ? Quelle est la meilleure méthode à adopter ? Qu’est-ce qu’il faut noter exactement ? Est-ce qu’on est vraiment obligée de toucher sa glaire ? Quel est le moment de la journée le plus propice pour observer sa glaire ? Etc, etc, etc… ! 🤯

Pour vous éviter de vous prendre la tête ou (pire !) de vous décourager, on vous explique très simplement comment faire, pas à pas, pour observer votre glaire cervicale (et vous allez voir, ce n’est pas si compliqué !)



glaire cervicale

Qu’est-ce que la glaire cervicale ?

Revenons à la base 🙂 La glaire cervicale est un mucus qui est sécrété par les glandes du col de l’utérus et s’extériorise par le vagin. Sa particularité est qu’elle est produite en fonction du taux d’oestrogènes que produisent les follicules en maturation dans les ovaires. C’est pour ça que l’observation de ses différents aspects permet de savoir dans quelle phase du cycle on se trouve, et surtout à quelle distance de l’ovulation !

La production de glaire cervicale ne doit rien au hasard : elle joue un rôle essentiel pour la fécondation, car elle a pour missions de :

  • filtrer les spermatozoïdes (un peu comme un videur)

  • escorter les spermatozoïdes jusqu’à l’ovule (comme un guide de haute montagne),

  • et ce, tout en les nourrissant et en les protégeant de l’acidité du vagin (comme un garde du corps).

Elle est tellement efficace dans ce rôle de « bouclier » qu’elle peut permettre aux spermatozoïdes de patienter jusqu’à 5 jours à l’entrée du col de l’utérus, avant l’ovulation !

En revanche, en dehors de la période d’ovulation, la glaire cervicale barre le passage des spermatozoïdes (mais aussi des agents pathogènes) à l’entrée du col de l’utérus, en formant comme un bouchon pâteux au fond du vagin.

La glaire cervicale est différente des pertes blanches (ou pertes vaginales) : les pertes blanches proviennent quant à elles de l’auto-nettoyage du vagin, qui s’effectue tous les jours naturellement.



Pourquoi observer sa glaire cervicale ?

Apprendre à connaître son corps

L’observation de la glaire cervicale est un moyen naturel de mieux connaître son corps et de voir, au fil des cycles, à quoi elle ressemble et comment elle reflète les différentes phases de notre cycle menstruel. C’est assez magique de voir que notre corps nous parle et nous envoie des signaux quant à notre fertilité et nos chances / risques de grossesse !

Par ailleurs, cette méthode d’observation permet de connaître sa glaire cervicale « normale » et de déceler tout changement dans sa texture, sa couleur, sa consistance qui pourrait nous mettre la puce à l’oreille quant à un problème de santé.

Déterminer sa fenêtre de fertilité

Observer sa glaire cervicale a donc le grand avantage de nous permettre de repérer notre période de fertilité. Car vous ne le saviez peut-être pas, mais nous ne sommes pas fertiles tout au long du cycle menstruel ! Chez la femme, la fenêtre de fertilité s’ouvre 5 jours environ avant l’ovulation (grâce à la glaire cervicale justement, qui garde les spermatozoïdes au chaud en attendant que le moment soit venu), et 12-24 heures après l’ovulation (l’ovule ayant cette durée de vie dans la trompe s’il n’est pas fécondé). Une femme peut donc tomber enceinte seulement 6 ou 7 jours au cours du cycle !

Et déterminer sa fenêtre de fertilité est idéal quand on veut faire un bébé (histoire de ne pas rater le coche et optimiser ses chances de tomber enceinte), mais aussi quand on ne veut surtout PAS tomber enceinte ! En effet, l’indice de Pearl de la symptothermie (méthode d’observation du cycle qui s’appuie sur les deux biomarqueurs de l’ovulation, la glaire cervicale et la température), aka son taux de fiabilité, est de 98,2% en pratique 🙂

Les limites de l’observation de la glaire cervicale

Si la glaire cervicale est formidable pour comprendre son cycle menstruel et sa fertilité, il est important de garder en tête que :

  • Seule, elle ne suffit pas à valider une ovulation et à refermer la fenêtre de fertilité, selon les critères de la symptothermie, qui s’appuie aussi sur la température. Elle permet d’ouvrir la fenêtre de fertilité, mais pas de la refermer.

  • Observer sa glaire est une méthode qui demande de la rigueur et de la patience : il est donc parfaitement normal de ne pas la maîtriser complètement au premier cycle d’observation (vous n’êtes pas une nulle, vous avez juste besoin de temps :))

  • La glaire cervicale peut être perturbée par des facteurs externes (stress, infection, médicaments, etc.) qui peuvent fausser / altérer les observations.

  • Les méthodes de contraception qui s’appuient sur la glaire cervicale ne protègent pas des infections sexuellement transmissibles.


la glaire cervicale pendant tout le cycle menstruel

L’ aspect de la glaire cervicale selon les différentes phases du cycle menstruel (en bref)

La consistance et l’aspect de la glaire cervicale fluctuent au cours du cycle, en fonction des hormones en présence. De manière très simplifiée, elle est produite sous l’influence des oestrogènes, ce qui signifie que plus les oestrogènes augmentent, plus la glaire est abondante, étirable et translucide. C’est pour cela qu’elle est au top en période d’ovulation, quand les oestrogènes sont au plus haut !

règles

Pendant les règles

La glaire cervicale est invisible pendant les règles, car elle est mélangée au sang. Toutefois, chez les femmes ayant un cycle court, elle peut être présente et on peut être fertile et tomber enceinte pendant ses règles !

phase infertile

En phase infertile

À la fin des règles, on peut avoir aussi une période de latence, durant laquelle on est présumée infertile. A ce moment-là, la glaire cervicale peut être :

  • Collante, sèche, cassante. Elle forme ce fameux bouchon au maillage très resserré qui bloque le passage des spermatozoïdes à l’entrée du col de l’utérus.

  • Le ressenti à la vulve est sec (ça tiraille) ou on ne ressent rien de particulier.

ouverture fenêtre fertilité

Entrée en période de fertilité

A l’ouverture de la fenêtre fertile, la glaire cervicale peut être :

  • Blanchâtre / jaunâtre

  • Moins sèche qu’en phase infertile

  • Elle reste peu étirable

  • Le ressenti est un peu plus humide.

phase ovulatoire

Quand l’ovulation se prépare

La glaire cervicale gagne alors en qualité et on peut observer des sécrétions :

  • Plutôt blanches

  • Crémeuses, laiteuses

  • Plus étirables

  • Le ressenti est quant à lui encore plus humide, tirant vers le mouillé.

ovulation

Quand l’ovulation est sur le point d’arriver, ou déjà en cours !

À ce moment là, la glaire est au top de sa qualité ! On parle d’ailleurs du « pic de glaire« , qui dure généralement une journée. Les pertes observées sont plutôt :

  • Translucides, transparentes

  • Étirables sur plusieurs centimètres

  • Le ressenti est glissant, lubrifié.

Côté aspect, la glaire cervicale d’ovulation ressemble un peu à du blanc d’oeuf cru !

Toutefois, certaines femmes ovulent avec une glaire cervicale plus laiteuse, crémeuse et il s’agit de leur pic de glaire. De la même manière, d’autres femmes ne voient plus rien, mais elles ont un ressenti très mouillé : dans ce cas, c’est que leur glaire, à son pic, est plutôt huileuse, voire carrément aqueuse. L’ovulation n’est donc pas passée, mais est en carrément en cours ! En parallèle, le col de l’utérus est aligné et ouvert, pour faciliter le passage des spermatozoïdes vers l’utérus et l’ovule.

après l'ovulation

Après l’ovulation

Une fois que l’ovulation est passée, en phase lutéale, les oestrogènes laissent la place à la progestérone : la glaire change alors d’aspect, pour redevenir sèche, cassante, voire totalement absente. Après l’heure, c’est plus l’heure, et le passage des spermatozoïdes vers l’utérus est de nouveau impossible.

Si la glaire passe d’une consistance blanc d’oeuf cru à une texture plus sèche / pâteuse pendant plus de 3 jours, on considère en symptothermie que l’ovulation est passée (en corrélation avec l’augmentation de la température, bien sûr). On est alors de nouveau infertile et les chances de tomber enceinte sont nulles jusqu’aux prochaines règles.

Les explications ici sont hyper synthétiques, et pour aller plus loin (notamment sur toute la dimension hormonale de ces changements de consistance de la glaire cervicale), notre article sur la glaire cervicale au cours du cycle menstruel est à votre disposition 🙂


critères observation glaire cervicale

Les 4 critères à observer

Pour que vous sachiez clairement sur quoi vous baser au moment d’observer votre glaire, voici les 4 critères d’évaluation essentiels de la glaire cervicale 🙂

Texture

La texture de la glaire cervicale est hyper importante ! Elle peut être collante, pâteuse (plutôt en phases infertiles) humide, mouillée, glissante ou huileuse (plutôt en phase fertile).

Couleur

Elle est généralement blanchâtre / jaunâtre, pour devenir blanche, opalescente et translucide au fur et à mesure que l’ovulation approche.

Étirabilité

La glaire cervicale n’est pas étirable en phases infertiles et devient de plus en plus étirable durant la phase fertile.

Ressenti – Sensation

Au-delà du visuel, la sensation est vraiment primordiale quand on observe sa glaire cervicale ! On « évalue » la qualité de sa glaire avec ses yeux, mais aussi avec son ressenti. Surtout que comme expliqué plus haut, la glaire d’ovulation peut être hyper liquide ou huileuse : dans ce cas, il n’y a pas vraiment de matière à analyser, à étirer, mais le ressenti « mouillé » voire lubrifié ne trompe pas !

On peut la ressentir tout au long de la journée, elle peut laisser une ressenti dans la culotte plus ou moins mouillé, mais aussi percevoir la sensation qu’elle procure quand on s’essuie avec du papier toilette.

Pour mieux comprendre cette histoire de sensation, voici un Réel partagé sur Instagram, qui fait l’analogie entre le ressenti à la vulve et celui à la bouche 🙂


tutoriel observation glaire cervicale

Comment observer sa glaire cervicale ?

Here we are ! Voici notre tutoriel, notre petite « méthode » pour bien observer votre glaire cervicale 🙂

Bien choisir son moment

Afin de faire d’une pierre deux coups, l’idéal est d’observer votre glaire cervicale quand vous allez aux toilettes.

Seule « contrainte » : évitez de vous observer juste après ou le lendemain matin d’un rapport sexuel, vous risquez de confondre la glaire avec un écoulement de liquide séminal ou un reste de lubrifiant 🙂

Avec du papier toilette ou avec ses doigts

Pour pouvoir juger de l’étirabilité et de la consistance de la glaire cervicale, deux méthodes sont possibles : avec du papier toilette ou directement avec vos doigts !

Avec du papier toilette

Ici, il suffit de vous essuyer après être allée aux toilettes : moins le papier accroche et plus il glisse, plus votre glaire est fertile ! Pour évaluer son étirabilité, vous pouvez plier le papier toilette, puis l’écarter et voir comment s’étire la glaire entre les deux pans de papier.

Avec ses doigts

Pour celles qui sont à l’aise avec cette méthode, il est possible de récupérer la glaire à la vulve, sur le papier voire d’aller chercher la glaire directement au niveau du col, au fond du vagin, après s’être bien lavé les mains évidemment et avec des ongles courts. 

Là encore, vous pouvez vous contenter d’observer la glaire, mais aussi l’étirer entre vos doigts, pour voir si elle est élastique ou non 🙂

Ceci dit, plusieurs écoles en matière de méthodes naturelles (notamment la Méthode de l’Ovulation Billings®) recommandent de ne pas prélever la glaire avec ses doigts au niveau du col, au risque de brouiller l’observation en abimant notamment les poches de Shaw, dans la partie inférieure du vagin, qui absorbent l’humidité pendant les périodes infertiles. D’ailleurs, les moniteurs de la méthode Billings™ WOOMB France expliquent qu’une femme aveugle est tout à fait capable de gérer sa fertilité grâce à sa glaire cervicale, preuve que le ressenti est prépondérant.

En d’autres termes : si vous n’êtes pas à l’aise avec l’idée de toucher votre glaire, vous êtes tout à fait en mesure de vous en affranchir. Contentez-vous d’être à l’écoute de vos sensations !

Ne pas oublier son ressenti !

Transition parfaite ! Quand on observe sa glaire cervicale, le ressenti est tout aussi important que le visuel. Il est donc conseillé de se focaliser sur la sensation d’humidité au niveau de la vulve tout au long de la journée, exactement comme lorsque l’on sent nos règles arriver. L’écoulement de glaire de qualité est similaire, la couleur en moins. Pour rappel, voici les différents ressentis que vous pouvez observer :

  • Sec : on a une sensation désagréable de tiraillement

  • Rien : rien de particulier ni de désagréable

  • Humide : on ressent une pellicule d’humidité

  • Mouillé : un peu comme si vous aviez vos règles, que quelque chose s’est écoulé dans votre culotte

  • Glissant : c’est une sensation plus lubrifiée.


notes glaire cervicale

Comment noter ses observations de glaire cervicale ?

OK, maintenant, comment on note ses observations de glaire cervicale ? Pour commencer, notez bien à la fois ce que vous voyez et ce que vous ressentez (on se répète, mais c’est important :))

Ensuite, vous pouvez reporter tout ça dans un carnet papier, un cyclogramme de symptothermie (sur lequel vous pourrez également noter votre température) ou encore sur une application, comme Moonly ou Read Your Body que l’on aime bien. Vous verrez des tendances se dessiner au fur et à mesure de vos cycles, en voyant quels aspects prend votre glaire cervicale au cours des différentes phases 🙂


Le cas où… on ne voit aucune glaire cervicale !

Il arrive parfois qu’on ne voie aucune glaire ! Si vous souhaitez tomber enceinte ou si vous voulez juste savoir si vous êtes en période d’ovulation ou pas, cela peut être un peu confusant. Sachez qu’une absence de glaire cervicale peut voir dire 3 choses 🙂

Soit vous êtes en dehors de votre phase de fertilité et du coup, la glaire cervicale forme un bouchon pâteux au niveau du col de l’utérus qui ne s’écoule pas et empêche les spermatozoïdes d’entrer. La sensation associée est plutôt neutre, voire sèche.

Soit au contraire, vous êtes au top de votre fertilité et la glaire cervicale est très liquide : dans ce cas, votre ressenti tire plutôt sur le mouillé !

Enfin, votre glaire cervicale peut avoir du mal à s’extérioriser, par manque d’hydratation (la glaire est composée de protéines, de sels minéraux, mais surtout d’eau !), parce que vous êtes trop sédentaire, constipée, que vous prenez un traitement qui l’assèche ou encore qu’il y a un petit déséquilibre hormonal chez vous. Si c’est le cas, bonne nouvelle ! En travaillant sur votre hygiène de vie, il est possible d’améliorer votre glaire cervicale 😉


questions fréquentes

Questions fréquentes

Quand observer sa glaire cervicale ?

Vous pouvez observer votre glaire cervicale à chaque passage aux toilettes, afin de vous faciliter la vie 🙂

Comment analyser sa glaire cervicale ?

La première étape est de se concentrer sur le visuel : on analyse sa glaire cervicale en se observant sur sa consistance, sa couleur et son étirabilité. La seconde étape est de se focaliser sur son ressenti et la sensation que notre glaire cervicale laisse à notre vulve.

Comment reconnaître la glaire cervicale d’ovulation ?

Généralement, la glaire cervicale d’ovulation ressemble à du blanc d’oeuf cru : elle est translucide, glissante et étirable. C’est la texture idéale pour la survie des spermatozoïdes !

Comment est la glaire cervicale en cas de fécondation ?

Si l’un des spermatozoïdes a pu se frayer un chemin jusqu’à l’ovule et le féconder, on peut observer un retour de glaire cervicale crémeuse après la période d’ovulation, environ 7 jours après cette dernière. Elle peut être un indice précoce de grossesse :), qui n’est toutefois pas du tout systématique.

Pour en savoir plus, voici notre article sur la glaire cervicale en début de grossesse !

Comment distinguer le sperme de la glaire cervicale ?

Là, on s’adresse à celles qui doutent vraiment et qui veulent s’assurer que ce qu’elles prélèvent est bien de la glaire cervicale : vous pouvez faire le test du verre d’eau !

Prélevez un peu de glaire sur votre doigt et trempez la dans un verre d’eau : si elle reste collée à votre doigt ou coule au fond du verre sans se désagréger, il s’agit bien de glaire cervicale. 

Si en revanche elle se dissout dans l’eau, c’est qu’il s’agit au choix de pertes vaginales (celles que vous pouvez observer tout au long de votre cycle et qui ne proviennent pas du col de l’utérus comme la glaire cervicale), d’une infection, de sperme ou encore de cyprine (le liquide produit lors d’une excitation sexuelle), qui ont tous pour point commun de se dissoudre dans un liquide. 


Alors, maintenant que vous avez toutes ces astuces en main, est-ce que vous vous sentez plus à l’aise avec l’observation de la glaire cervicale ? On espère que ce petit tutoriel vous permettra d’être plus sereine la prochaine fois que vous vous pencherez sur cette précieuse substance, qui en dit long sur le fonctionnement de notre cycle et de de notre corps, que l’on soit en préconception ou pas ! Nos pertes blanches, nos sécrétions sont autant d’éclaireurs de notre fertilité 🙂

Si vous avez d’autres questions ou des remarques, n’hésitez surtout pas à nous en faire part en commentaire 🙂

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Auteur/autrice de l’image

Émancipées redonne aux femmes le contrôle sur leur cycle menstruel.

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