A l’adolescence, les jeunes filles changent : parmi les étapes les plus marquantes de la puberté, on peut noter le développement des seins, de la pilosité et l’apparition des premières règles. Mais il y a un autre phénomène dont on parle moins et qui témoigne aussi de l’entrée de la jeune fille dans son corps de femme : les pertes blanches !
Et si on en parle moins, c’est que les pertes vaginales restent un sujet un peu honteux que l’on n’évoque pas trop entre filles, car on s’imagine parfois qu’elles sont sales et hyper gênantes : elles sont pourtant un signe précieux de l’arrivée des premières règles et du début de la vie reproductive !
Pourquoi, comment ? Dans ce qui suit, on va vous apporter des réponses sur les pertes blanches à l’adolescence, leur manière de refléter la bonne santé hormonale des jeunes filles et comment elles permettent d’anticiper l’arrivée des règles 😉
Table des matières
- Les pertes blanches, qu’est-ce que c’est ?
- Les pertes blanches, un signe que le cycle menstruel se met en place (et que les premières règles arrivent bientôt !)
- Pourquoi les pertes blanches et la glaire cervicale sont-elles importantes pour la santé et la fertilité ?
- À quoi ressemblent les pertes blanches normales à l’adolescence ?
- A quoi ressemblent les pertes blanches anormales ?
- Comment vivre sereinement avec les pertes blanches et la glaire cervicale à l’adolescence ?
- Questions fréquentes
Les pertes blanches, qu’est-ce que c’est ?
De manière générale, on a tendance à parler de « pertes blanches » pour désigner les sécrétions qui s’écoulent du vagin, sans vraiment savoir à quoi elles correspondent. . Voici en réalité ce que peuvent être ces pertes :
des pertes vaginales issues de l’auto-nettoyage du vagin (il le fait tous les jours !)
de la cyprine, qui est le liquide de l’excitation sexuelle (et qui n’est donc sécrétée qu’à ce moment-là)
de la glaire cervicale, dont on va surtout parler dans ce qui suit 🙂
Et ces différentes sécrétions sont bien différentes, elles sont produites à des endroits distincts du corps et elles jouent chacune un ou des rôles bien précis.
Avant toute chose, il nous tient à cœur de préciser que les pertes blanches sont tout à fait normales ! Elles sont simplement un signe de bonne santé et que votre corps fonctionne bien. C’est lorsqu’elles sont source d’inconfort (des démangeaisons, par exemple) ou qu’elles ont une odeur/couleur particulière qu’elles sont problématiques.
Les pertes blanches, un signe que le cycle menstruel se met en place (et que les premières règles arrivent bientôt !)
Pertes blanches… ou plutôt glaire cervicale !
A l’adolescence, il n’est pas rare que les jeunes filles remarquent des pertes blanches importantes dans leur culotte. Ces leucorrhées (c’est leur nom scientifique) peuvent être de simples sécrétions vaginales mais aussi de la glaire cervicale !
La glaire cervicale est un mucus sécrété au niveau du col de l’utérus sous l’impulsion du cycle menstruel. Il est donc normal d’observer plus de pertes vaginales lorsque celui-ci se met en place à la puberté 🙂
La glaire cervicale est surtout sécrétée avant et pendant l’ovulation, pour permettre la rencontre entre l’ovule et les spermatozoïdes. Elle est en effet un véritable « garde du corps » des spermatozoïdes, en leur permettant d’accéder à l’utérus grâce à ses caractéristiques protectrices et nourricières.
L’évolution de la glaire cervicale au cours du cycle menstruel
Le cycle menstruel (ou cycle féminin) est l’ensemble des cascades hormonales qui se mettent en place entre le cerveau et les ovaires pour permettre une ovulation puis, éventuellement, une grossesse. Il dure en moyenne 28 jours, mais il peut s’étendre sur 21 à 35 jours sans que ce soit anormal ! Il se découpe comme suit :
Une phase de règles (ou menstruations), qui dure entre 2 et 7 jours. Durant cette phase, l’utérus évacue sa muqueuse (l’endomètre), par le vagin. La glaire cervicale est invisible, dissimulée par le sang des règles. Le cerveau, par l’intermédiaire de l’hypothalamus et de l’hypophyse, lance la sécrétion des hormones du cycle menstruel, notamment des oestrogènes.
Une phase pré-ovulatoire, durant laquelle on sécrète de plus en plus d’oestrogènes. Les oestrogènes sont produits par les follicules (qui contiennent les potentiels futurs ovules) lors qu’ils sont en maturation, et ils sont en charge d’épaissir l’endomètre et d’augmenter la sécrétion de glaire cervicale. Les pertes vaginales observées pendant cette phase de maturation folliculaire peuvent alors être pâteuses / crémeuses.
Une phase ovulatoire (avant et pendant l’ovulation), durant laquelle un ovocyte devient plus mature que les autres, et il va devenir l’ovule qui sera expulsé par l’ovaire lors de l’ovulation. La sécrétion d’oestrogènes augmente de plus en plus ! Grâce à cette montée hormonale, l’endomètre s’épaissit encore et la glaire devient de plus en plus présente, pour prendre une texture crémeuse, puis « blanc d’oeuf cru » au fur et à mesure que l’ovulation approche.
Une phase post-ovulatoire (qui dure environ 14 jours, et en réalité plutôt entre 11 et 16) durant laquelle les oestrogènes laissent leur place à la progestérone, une hormone sécrétée par le corps jaune après l’ovulation. Le corps jaune est ce qu’il reste de l’enveloppe de l’ovule après l’ovulation. La progestérone a pour rôle de vasculariser l’endomètre et d’assécher la glaire cervicale. Au bout de quelques jours, la progestérone chute aussi et les règles reviennent.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à lire notre article sur la glaire cervicale au cours du cycle, qui est plus complet 😉
La glaire cervicale durant l’adolescence
L’adolescence est marquée par la puberté : c’est la période durant laquelle les ovaires commencent à faire maturer des ovules (qui sont là depuis la vie utérine !) et où les règles apparaissent, généralement entre 10 et 16 ans.
Mais vous l’avez compris, avant les règles, il y a l’ovulation. Et donc avant les saignements, il y a la glaire cervicale ! Et c’est d’autant plus vrai à l’adolescence, quand le cycle se met progressivement en place, et que le corps peut mettre un peu de temps à réussir à lancer sa première ovulation. Donc la glaire peut s’éterniser, donnant l’impression d’avoir beaucoup de pertes blanches. Une fois que les premières règles arrivent, cela signifie que ça y’est, le corps de la jeune fille a réussi à concrétiser une ovulation pour la première fois !
Les pertes blanches et la glaire cervicale sont donc des signes que le cycle menstruel se met en place : elles permettent de repérer l’ovulation qui précède les premières règles !
Comment ça se passe plus concrètement ? A la puberté, l’hypothalamus et l’hypophyse, deux petites zones du cerveau, commencent à stimuler les ovaires, qui vont se mettre à sécréter des oestrogènes. Le cycle menstruel s’amorce ; sauf qu’au début vous l’avez compris, le temps qu’il se mette correctement en place, l’ovulation ne se fait pas du premier coup !
On a donc beaucoup d’oestrogènes, qui vont déclencher la production de glaire cervicale. La glaire cervicale peut être abondante, crémeuse voire translucide. Mais sans ovulation et l’arrivée de la progestérone, la glaire n’est jamais asséchée ! On observe donc des faux départs de glaire cervicale et des pertes blanches qui s’en vont, qui reviennent… et peuvent laisser perplexe.
Gardez en tête que ces sécrétions sont courantes, normales et qu’elles signifient juste que le cycle menstruel est en train de se caler. Une fois que la première ovulation est réussie, les premières règles suivent dans les 14 jours environ : une jeune fille peut donc être fertile environ deux semaines avant ses premières règles !
Ensuite, les cycles sont généralement très irréguliers à l’adolescence : il est normal que les cycles soient plus longs, plus courts, ou plus espacés pendant les premières années, car les hormones ne sont pas encore stabilisées 🙂 Il peut également s’écouler plusieurs mois/années entre les premières pertes blanches et l’arrivée des règles.
Les pertes blanches nous accompagnent durant toute notre vie de femme
Une fois que le cycle menstruel est calé après la puberté, la glaire cervicale s’installe dans nos vies (et nos culottes !) de manière cyclique, au gré des fluctuations hormonales. Comme les poils, les seins and co, cela fait partie du processus et des changements que l’on peut observer quand on devient une femme (au sens physiologique du terme ;)).
Pourquoi les pertes blanches et la glaire cervicale sont-elles importantes pour la santé et la fertilité ?
Les pertes blanches que l’on remarque à la puberté peuvent soulever beaucoup de questions, et même faire peur : toutefois, il est essentiel de comprendre que ces pertes blanches (sécrétions vaginales et glaire cervicale) sont là pour notre bien !
Les pertes vaginales, super pouvoir de notre vagin
Comme expliqué précédemment, le vagin est auto-nettoyant : ainsi, il évacue constamment des cellules mortes et autres agents pathogènes sous la forme de pertes vaginales, souvent blanches ou jaunâtres. Elles ne sont pas synonymes de mauvaise hygiène, bien au contraire !
Par ailleurs, le vagin est un milieu naturellement acide, pour empêcher bactéries, mycoses et infections de s’installer. Du coup, il est essentiel de ne pas trop se laver le vagin, pour ne pas perturber cet équilibre ! Un petit rinçage de la vulve à l’eau, éventuellement avec un savon au pH neutre, suffit amplement.
Ces pertes blanches sont en général toujours pareil au cours du cycle, assez sèches, contrairement à la glaire cervicale de qualité qui ne fait son apparition que pendant la période ovulatoire et qui évolue chaque jour.
La glaire cervicale, messagère de notre bonne santé menstruelle
Grâce à ses changements d’aspect, la glaire cervicale est le véritable reflet de notre cycle menstruel. A la base, son rôle est de protéger les spermatozoïdes de l’acidité du vagin et de les guider vers l’ovule pour favoriser la fécondation. C’est pour cela qu’elle est sécrétée de manière plus abondante lors de la phase ovulatoire, avec une texture crémeuse/blanc d’oeuf cru : la présence de ce type de glaire cervicale indique donc que le fenêtre de fertilité est ouverte 🙂 Par ailleurs, précisons que la phase ovulatoire (ou fenêtre de fertilité) n’est que de 7-8 jours par cycle ! La femme est infertile le reste du temps.
En dehors de la période fertile, la glaire cervicale est épaisse, pâteuse : dans ce cas, elle vient bloquer l’entrée du col de l’utérus et empêche les spermatozoïdes de rentrer.
Observer de la glaire cervicale est donc un phénomène physiologique très précieux qui permet de mieux connaître son corps, ses hormones et sa fertilité 🙂 Et spoiler : tout le monde (ou presque) en a 😉
À quoi ressemblent les pertes blanches normales à l’adolescence ?
A l’adolescence et le temps que le cycle menstruel se cale, on peut observer des pertes blanches abondantes, de texture crémeuse voire blanc d’oeuf, de manière récurrente, voire quasi quotidienne. C’est un mélange de sécrétions vaginales et de glaire cervicale.
Une fois que le cycle menstruel est plus régulier, la glaire cervicale crémeuse/translucide sera surtout présente autour de l’ovulation. Le reste du temps, elle sera plutôt pâteuse et collante, voire beaucoup plus discrète.
A quoi ressemblent les pertes blanches anormales ?
Il arrive parfois que les pertes blanches soient le symptôme d’un problème de santé, comme une infection, une mycose ou une IST (infection sexuellement transmissible).
Les pertes blanches normales n’ont pas d’ odeur, ne génèrent aucun inconfort et sont plutôt blanches, jaunâtres voire translucides en période d’ovulation.
Les pertes anormales sont des pertes qui :
changent de couleur, pour devenir grises, vertes…
changent de texture et prennent une texture bulleuse, mousseuse, grumeleuse
dégagent une odeur désagréable
occasionnent des irritations, des démangeaisons
s’accompagnent de douleurs (abdominales, par exemple) et de fièvre
Si vous constatez ce type de pertes ou bien si vous avez une question sur vos sécrétions, n’hésitez pas à en parler à votre médecin, un sage-femme ou un gynécologue. Il n’y a aucune honte à avoir et l’essentiel est d’écarter ou soigner tout souci de santé 🙂
Vous observez des pertes blanches rosées, contenant un peu de sang ? Cela peut se produire au moment de l’ovulation ou à l’approche des règles et ce n’est pas forcément inquiétant 🙂 Néanmoins, n’hésitez pas à consulter au moindre doute !
Comment vivre sereinement avec les pertes blanches et la glaire cervicale à l’adolescence ?
Garder en tête que les pertes blanches ne sont pas honteuses
A la lecture de cet article, on espère vous avoir rassurées car il nous semble essentiel de déconstruire les idées reçues et les tabous qui persistent autour des pertes blanches et de la glaire cervicale : elles ne sont ni sales, ni honteuses ! Elles sont plutôt le reflet des changements hormonaux dans votre corps et donc tout à fait normales.
Apprendre à observer ses pertes blanches
Les pertes blanches et surtout la glaire cervicale sont un signe que le cycle menstruel se met en place. Apprendre à les observer est une jolie manière de découvrir son corps et ce, tout au long de la vie ! Pour ce faire, vous pouvez checker vos sécrétions à chaque passage aux toilettes, sur le papier toilette ou sur vos doigts ; ensuite, vous pouvez noter leur aspect sur un carnet ou une application.
Pour aller plus loin, notre article Comment observer sa glaire cervicale est à votre disposition 😉
Quelques conseils pour gérer ses pertes blanches
Les pertes blanches abondantes sont parfois un peu pénibles à gérer ! Pour que ce soit plus confortable, voici quelques astuces 🙂
Choisir des sous vêtements en coton
Opter pour des protections hygiéniques si possible lavables, a minima bio pendant vos règles
Si vraiment les pertes blanches sont abondantes, vous pouvez tout à fait porter une culotte menstruelle ! Toutefois, son côté très absorbant peut perturber l’observation de vos sécrétions 🙂
La toilette intime doit être minimaliste : exit les produits parfumés ! Ces produits ont tendance à altérer le microbiote vaginal et à déséquilibrer son pH. Ils favorisent donc les mycoses et infections !
Si vous avez des rapports sexuels, pensez à vous protéger 🙂
Questions fréquentes
Comment diminuer les pertes blanches ?
On ne peut pas réellement diminuer les pertes blanches, car elles sont physiologiques chez les jeunes filles et les femmes réglées. On peut en revanche les rendre plus confortables en choisissant des sous vêtements adaptés, par exemple !
On veillera aussi à éviter les pertes blanches problématiques qui sont signe d’une infection, par exemple : pour cela, on se protège lors des rapports et on choisit avec soin ses protections menstruelles et d’hygiène intime.
À quel âge apparaissent les premières pertes blanches ?
Les premières pertes blanches peuvent apparaître entre 10 et 12 ans, même si elles peuvent aussi arriver plus tôt ou plus tard en fonction des filles (nous sommes toutes différentes !) 🙂
Est-ce que les pertes blanches annoncent les premières règles ?
Oui, tout à fait ! L’ appareil reproductif se met en place et la cascade hormonale à l’oeuvre amorce la production de la glaire cervicale, l’un des bio-marqueurs de l’ovulation. Or, qui dit ovulation, dit règles environ 14 jours après ! Toutefois, chez la jeune fille, l’ovulation peut mettre du temps à se mettre en place et la date de survenue des premières règles est incertaine (mais elles arrivent !).
Les pertes blanches sont-elles sales ?
Non, non et non. Mais si vous êtes arrivée à la fin de cet article et que vous avez lu tout ce qui précède, vous le savez déjà 😉
L’adolescence n’est pas forcément une période facile, puisqu’elle est souvent synonyme de grands changements. La croissance continue mais le corps évolue, avec l’apparition des seins, des poils mais aussi et surtout de pertes blanches qui s’invitent dans notre culotte : mais vous l’avez compris, c’est simplement de la glaire cervicale, qui témoigne de la mise en route du cycle menstruel 🙂
On espère que cet article aura pu apporter des réponses à vos questions sur les pertes blanches à l’adolescence ! Même si ce n’est pas forcément le sujet hyper glamour à aborder avec ses amies, toutes les filles (et même toutes les femmes) sont concernées et c’est un phénomène naturel. Aucune raison d’avoir peur ou de se sentir honteuse 😉
N’hésitez pas en tout cas à réagir en commentaire, surtout si vous avez des questions (les questions les plus personnelles ne seront pas publiées et on vous répondra par mail ;)) !