Les idées clés
Selon une étude conjointe de l’INSERM et de l’ANRS parue en 2024, le DIU au cuivre est désormais le moyen de contraception le plus utilisé par les femmes en France ! Si on ne peut que se réjouir de voir qu’une contraception sans hormones (qui plus est tout à fait fiable) parvienne à séduire de plus en plus de femmes, le stérilet au cuivre peut parfois ne pas convenir à certaines (comme c’est le cas pour toutes les méthodes contraceptives !)
Dans cet article, on va donc vous parler de tous les effets secondaires du stérilet au cuivre, qui peuvent se présenter tout de suite après sa pose, s’estomper avec le temps ou persister (ce qui est plus embêtant !). Ainsi, si vous souhaitez adopter une contraception non hormonale, vous aurez toutes les clés en main pour décider d’opter ou non pour un DIU au cuivre 🙂
L'article, en bref
Toggle
Qu’est-ce qu’un stérilet au cuivre et comment fonctionne-t-il ?
Il existe deux types de stérilets : le stérilet hormonal (souvent à base de lévonorgestrel) et le stérilet au cuivre, (que l’on appelle aussi DIU au cuivre), qui lui, est un moyen de contraception sans hormones, et celui sur lequel nous allons nous concentrer dans cet article 🙂
Le DIU au cuivre se présente sous la forme d’une tige en plastique (plus précisément en polyéthylène basse densité avec sulfate de baryum, ce qui permet de le rendre visible à la radiographie) en forme de T, autour de laquelle est enroulé un fil en cuivre, ou en cuivre et argent. L’ajout d’argent sert à limiter l’oxydation du cuivre et à prolonger l’efficacité du dispositif, mais tous les DIU au cuivre ne contiennent pas forcément d’argent.
Si le cuivre est privilégié, c’est parce qu’il est spermicide, c’est-à-dire qu’il tue les spermatozoïdes.
De plus, le stérilet en cuivre provoque également une inflammation locale, qui altère la muqueuse utérine et empêche la nidation.
Enfin, le dispositif intra utérin au cuivre acidifie et change la consistance de la glaire cervicale : la glaire cervicale est le mucus qui permet de protéger et nourrir les spermatozoïdes quelques jours avant l’ovulation, elle est donc essentielle à la fécondation ! Elle doit être plutôt alcaline, lubrifiée et étirable pour remplir à bien sa mission d’entremetteuse : or, le stérilet a tendance à la rendre plus acide et plus pâteuse.
Sans oublier que la simple présence d’un corps étranger dans l’utérus vient également empêcher l’installation éventuelle d’un embryon !
Le DIU au cuivre fait partie des moyens de contraception parmi les plus fiables, avec un taux d’efficacité pratique (c’est-à-dire dans les conditions de la vraie vie) de 99,2%.

Les effets secondaires du stérilet en cuivre
Bien qu’il soit très efficace, le DIU au cuivre présente, comme tout moyen de contraception, certains désagréments et effets secondaires sur notre santé à connaître.
Pose souvent douloureuse
La pose d’un stérilet au cuivre est souvent un moment assez désagréable, pour ne pas dire douloureux. Ceci est surtout vrai lorsque le gynécologue ou la sage femme qui le pose ne connaît pas bien les gestes à pratiquer pour que la pose soit la plus douce possible :s
Généralement, on recommande aux femmes qui choisissent ce moyen de contraception de prendre des anti-douleurs et des anti-inflammatoires avant la pose, et de rester un peu tranquilles dans les heures/jours qui suivent.

Règles plus abondantes et plus longues
1 femme sur 2 portant un stérilet au cuivre vit des règles plus douloureuses et abondantes !
Contrairement à une contraception hormonale (comme la pilule ou un stérilet hormonal) qui bloque souvent tout ou partie du cycle menstruel et atrophie l’endomètre, sous stérilet en cuivre, les oestrogènes sont librement sécrétés par les follicules en maturation dans les ovaires : or, l’un des rôles des oestrogènes est d’épaissir la muqueuse utérine avant l’ovulation, que la progestérone vient consolider et vasculariser après l’ovulation.
Si le stérilet provoque des saignements plus abondants, c’est parce qu’il engendre une inflammation locale, et qui dit inflammation, dit aussi une plus grande circulation sanguine, ce qui contribue à l’épaississement de la muqueuse utérine et donc à une plus grande abondance des règles.
De plus, le cuivre favorise la dilatation des vaisseaux et empêche la coagulation du sang.

Règles plus douloureuses
Un nombre important de femmes se plaignent aussi de règles douloureuses sous stérilet en cuivre.
Cela est encore une fois dû à l’inflammation générée par la présence de ce dispositif dans l’utérus, qui provoque des crampes plus importantes. En effet, les crampes utérines avant et pendant les règles sont déclenchées par des molécules bien particulières, les prostaglandines : certaines prostaglandines sont inflammatoires, car cette inflammation est nécessaire pour permettre les contractions de l’utérus ; certaines prostaglandines sont en revanche anti-inflammatoires, afin de temporiser l’action de leur consoeurs pour éviter les douleurs trop importantes. Or, la présence du stérilet ne joue pas en leur faveur !
De plus, on l’a dit, l’endomètre est souvent plus épais et les contractions doivent être plus puissantes pour l’évacuer. Enfin, le DIU au cuivre augmente aussi la sensibilité des nerfs utérins, rendant les crampes plus inconfortables.

Ovulation plus douloureuse
Si vous constatez des douleurs plutôt en milieu de cycle menstruel, le stérilet peut éventuellement provoquer chez vous une ovulation douloureuse. En effet, l’inflammation locale peut aussi toucher les ovaires et les trompes et on peut ressentir une sensation de tension plus forte dans le bas-ventre au moment où le follicule libère l’ovocyte. Surtout que lorsque le follicule éclate, il libère aussi des prostaglandines : ce processus inflammatoire est nécessaire pour permettre la rupture du follicule.
Néanmoins, si vous passez d’une contraception hormonale bloquant votre ovulation à un DIU au cuivre qui vous permet d’ovuler, il se peut aussi que vous ressentiez désormais une douleur parce que votre ovulation est douloureuse, avec ou sans stérilet.

Inflammation de bas grade
Théoriquement localisée dans l’utérus, l’inflammation engendrée par le stérilet peut provoquer une inflammation plus généralisée, notamment si le cuivre passe dans la circulation sanguine (ce point est débattu par la communauté scientifique).
Cette inflammation de bas grade, qui devient chronique du fait de la présence continue du stérilet, peut être à l’origine de douleurs digestives et d’un syndrome prémenstruel plus marqué (entre autres, selon les femmes !)
Saignements entre les règles
Certaines femmes constatent également des saignements entre les règles : ce phénomène est surtout normalement présent après la pose du DIU au cuivre et donc transitoire 🙂
N’hésitez pas également à vous demander si ces saignements sont bien liés à la présence du stérilet, ou éventuellement aux fluctuations hormonales que vous vivez au cours de votre cycle (on pense par exemple au spotting d’ovulation !).

Risque plus grand d’IST
Le DIU au cuivre peut, chez certaines femmes, modifier le microbiote vaginal, favorisant la vaginose bactérienne. Or, la vaginose est associée à un risque accru d’IST et peut aussi créer un environnement favorable aux mycoses. Toutefois, ces effets ne concernent pas toutes les utilisatrices !
Carences nutritionnelles
Le DIU au cuivre peut également exposer les femmes à un risque de carence en fer, en raison de règles plus abondantes. De plus, la présence de cuivre peut causer une interaction avec le fer et le zinc dans l’organisme.
Pour compléter, une accumulation excessive de cuivre pourrait théoriquement survenir chez les femmes ayant un défaut d’élimination hépatique (en cas de maladie de Wilson par exemple), mais ces cas sont extrêmement rares.
Douleurs pendant les rapports
Le stérilet en cuivre peut aussi provoquer des douleurs pendant les rapports sexuels (le mot scientifique parfois employé par les médecins est « dyspareunie »), en raison de l’inflammation et de l’éventuelle irritation générée par les fils présents dans le col de l’utérus (normalement, les fils sont coupés court pour éviter cela, mais il arrive qu’ils restent trop longs ou rigides : dans ce cas, votre professionnel de santé peut les recouper).
De plus, si le DIU est mal positionné (trop bas dans l’utérus, incliné, ou enfoncé dans le col), il peut entraîner des douleurs pendant la pénétration.

Les potentiels effets secondaires de l’arrêt d’une contraception hormonale
Un peu comme l’ovulation douloureuse évoquée précédemment, l’arrêt d’une contraception hormonale peut aussi provoquer des effets secondaires qui ne sont pas vraiment liés au stérilet en lui-même et souvent passagers comme des irrégularités du cycle, de l’acné, etc.

Les dangers liés au stérilet en cuivre
Outre les désagréments causés par le DIU au cuivre, ce mode de contraception peut présenter certains dangers : bien qu’ils soient rares, il est tout de même important de les connaître 🙂
Grossesse extra utérine
Le DIU au cuivre n’empêchant pas l’ovulation, ni la fécondation : il va plutôt faire en sorte d’empêcher la nidation de l’embryon dans l’utérus. Or, l’embryon peut se nicher dans la trompe où il a été créé : on parle alors de grossesse extra-utérine (GEU), qui non seulement n’est pas viable, mais représente également un danger pour la mère.
En cas de GEU, la grossesse peut être arrêtée médicalement, mais dans les cas les plus sévères, la trompe peut être endommagée et/ou retirée.
Perforation utérine et migration
Le DIU au cuivre peut aussi perforer l’utérus et migrer en dehors : ce phénomène, assez peu courant, est la raison pour laquelle on réalise toujours une échographie de contrôle après la pose du DIU, pour être sûr qu’il reste bien en place.
Expulsion
Il arrive parfois, surtout dans les premiers mois, que l’on expulse spontanément son stérilet ! En effet, l’utérus peut réagir au corps étranger en essayant de le « rejeter », comme un réflexe naturel.
Le stérilet peut aussi être expulsé pendant les règles : en effet, les contractions utérines pendant les règles peuvent favoriser l’expulsion du DIU et les flux menstruels abondants et les crampes fortes augmentent encore ce risque. Soyez également vigilante avec votre cup ou votre tampon, car si votre DIU est un peu bas, ou en train de descendre, le retrait de la coupe menstruelle ou du tampon peut entraîner celui du stérilet :s Cela dit, si vous faites bien attention à pincer la base de votre cup pour supprimer l’effet ventouse en la retirant, le risque est minime 🙂
Enfin, les fibromes sous-muqueux ou les malformations utérines peuvent gêner la bonne implantation du DIU et augmenter le risque d’expulsion.
Intolérance au cuivre
Enfin, certaines femmes peuvent présenter une intolérance au cuivre (qui n’est pas encore reconnue scientifiquement), qui peut passer inaperçue avant l’insertion du DIU.
Pour pallier à cela, des recherches sont en cours pour élaborer un stérilet en zinc ou en aluminium, qui limiterait aussi l’inflammation : en effet, le zinc a des propriétés anti-inflammatoires et antibactériennes et est étudié comme alternative au cuivre pour réduire certains effets secondaires. L’aluminium quant à lui, est plus controversé en raison de son lien possible avec certaines pathologies neurologiques lorsqu’il est absorbé par l’organisme, mais il est aussi étudié en combinaison avec d’autres métaux.
Le problème de ces deux matériaux, c’est qu’ils s’oxydent plus rapidement et devraient donc être plus gros pour garantir un effet contraceptif sur une durée équivalente à celle du DIU cuivre. Les chercheurs pensent donc à une éventuelle combinaison entre le cuivre et le zinc pour limiter les effets secondaires liés au cuivre, mais garantir une efficacité contraceptive sur la durée.

Effets secondaires du DIU cuivre : quand consulter ?
Si vous faites face à des effets secondaires vraiment désagréables, il est important d’en parler avec votre professionnel de santé (médecin, gynécologue ou sage-femme) ! C’est d’autant plus recommandé en cas de :
Fièvre et douleurs pelviennes anormales, qui peuvent être des signes d’une infection
Fils absents : une échographie peut être nécessaire pour vérifier que le stérilet est toujours en place
Effets secondaires vraiment handicapants, comme des règles très douloureuses ou très abondantes.

Contraception sans hormones : quelles sont les alternatives au stérilet en cuivre ?
Que faire si les effets secondaires du DIU au cuivre étaient trop présents et vous obligent à le retirer ? On vous rassure tout de suite : une fois votre stérilet retiré, la (re)prise d’une pilule contraceptive n’est pas la seule solution qui s’offre à vous !
Il existe en effet une multitude d’options possibles en matière de contraception féminine, qu’il s’agisse d’une contraception hormonale (pilule, implant, injections), ou d’une méthode barrière telles que la cape cervicale ou le diaphragme : néanmoins, ces dernières méthodes sont bien moins fiables et elles ne sont pas forcément recommandées :s

Une méthode tire son épingle du jeu : la symptothermie ! Cette méthode naturelle d’observation du cycle menstruel ne nécessite aucune hormone de synthèse, et s’avère également tout aussi fiable (voire plus) que les contraceptifs hormonaux, puisque son taux d’efficacité pratique est de 98,2%.
Elle repose sur un principe simple : repérer la période fertile (qui dure seulement 6-7 jours par cycle) et éviter tout rapport pénétratif durant ce laps de temps. Pour ce faire, elle s’appuie sur les deux bio-marqueurs de l’ovulation, à savoir la glaire cervicale et la température basale, qui fluctuent tous les deux sous l’influence des hormones féminines, les oestrogènes et la progestérone.
Le DIU au cuivre est d’ailleurs compatible avec la méthode symtothermique : en effet, l’ovulation étant préservée, on peut tout à fait constater les effets des hormones sur notre glaire et notre température (même si, on l’a vu, le stérilet en cuivre peut compliquer les observations de glaire), ce qui permet une transition en douceur entre ces deux méthodes contraceptives.
Si votre DIU ne vous convient pas/plus et que souhaitez vous former à la symptothermie (condition indispensable pour bénéficier de son excellente fiabilité), le Serenity Club vous est ouvert !

Pour résumer – Questions fréquentes
Comment savoir si on ne supporte pas le stérilet en cuivre ?
Vous pouvez estimer que votre DIU ne vous convient pas si ses effets secondaires persistent au-delà du temps d’adaptation de votre corps à cet « intrus » (environ 2/3 mois) et/ou sont bien trop gênants dans votre vie quotidienne. Les effets indésirables du DIU au cuivre peuvent être :
Des règles hémorragiques
Des douleurs menstruelles intenses
Des spottings entre les règles
De gros problèmes digestifs
Des signes d’une infection (fièvre, douleurs pelviennes, pertes anormales) : le DIU ne provoque pas d’infection en tant que telle, mais peut perturber le microbiote vaginal et le rendre moins résistant aux agents pathogènes
Une fatigue inexpliquée
Entre autres ! En cas de doute, vous pouvez noter vos symptômes et les soumettre à votre médecin pour obtenir son avis. Au besoin, il pourra vous proposer de faire un bilan sanguin (pour contrôler le niveau de fer et éventuellement l’inflammation, basée sur la CRP) et une échographie de contrôle, pour s’assurer que le dispositif intra utérin est bien localisé dans l’utérus.
Est-ce que le stérilet en cuivre joue sur l’humeur ?
Le DIU en cuivre n’étant pas une contraception hormonale, il ne peut pas directement impacter notre humeur en altérant nos neurotransmetteurs (sérotonine, dopamine, etc). Ainsi, les changements d’humeur observés sous DIU au cuivre peuvent être tout simplement liés à notre cycle menstruel au naturel (nous avons consacré tout un article aux changements d’humeur au cours du cycle, si vous souhaitez creuser !)
Néanmoins, le cuivre est un oligo-élément essentiel, impliqué dans la synthèse des neurotransmetteurs comme la dopamine et la noradrénaline : or, un excès de cuivre peut entraîner une suractivation de la dopamine et une baisse des niveaux de zinc, un minéral clé pour la régulation de l’humeur.
Le lien entre stérilet au cuivre et dépression est un sujet encore peu étudié, mais certaines données et témoignages suggèrent que le DIU au cuivre pourrait influencer l’humeur chez certaines femmes, donc affaire à suivre dans les prochaines études ! De plus, les douleurs, l’inconfort et la fatigue que le DIU peut provoquer peuvent aussi clairement jouer sur notre humeur, sans parler de l’inflammation, qui est notamment très reliée au SPM.
Est-ce que le stérilet en cuivre fatigue ?
Oui, le DIU en cuivre peut effectivement causer de la fatigue, notamment si les règles sont plus douloureuses (elles peuvent perturber le sommeil), plus longues et plus abondantes (ce qui peut provoquer une carence en fer).

Pour conclure, le DIU en cuivre est un mode de contraception qui présente certains avantages (dont une excellente fiabilité), mais aussi certains effets indésirables qu’il est important d’avoir en tête au moment de faire son choix. Et vous savez à quel point ça nous tient à coeur, de vous transmettre toutes les informations nécessaires pour éclairer vos décisions !
Qu’en pensez-vous ? Est-ce que vous avez déjà subi ou êtes en train de subir ces effets négatifs du DIU en cuivre ? N’hésitez pas à partager tout ceci en commentaires, cela pourra aider d’autres lectrices (pour les questions plus personnelles, on vous répondra plutôt par mail ;)).