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Durée phase lutéale : combien de jours s’écoulent entre l’ovulation et les règles ?

Les idées clés

  • La phase lutéale, ou phase post-ovulatoire, est la phase du cycle menstruel comprise entre l’ovulation et les règles
  • Elle est dominée par la progestérone, sécrétée par le corps jaune.
  • Elle dure généralement entre 11 et 16 jours.
  • Elle peut être plus longue en cas de début de grossesse, ou plus courte en cas d’insuffisance en progestérone.
  • Une phase lutéale courte pose problème en cas d’essai bébé, mais aussi chez toutes les femmes de manière générale, car la progestérone présente des bienfaits essentiels pour notre santé physique et mentale.
  • Des solutions sont disponibles pour allonger la phase lutéale, qu’il s’agisse de la prise d’un traitement à base de progestérone de synthèse ou d’ajustements d’hygiène de vie.
  • Il est communément admis que les règles surviennent 14 jours après l’ovulation : mais si on vous disait que cette idée reçue est fausse ? En effet, ce principe est essentiellement vrai dans les manuels de SVT, mais ne s’applique pas du tout à toutes les femmes !

    Dans ce qui suit, on va tout vous expliquer sur la durée de la phase lutéale (ou phase post-ovulatoire) : sa durée « optimale » (qui se situe plutôt entre 11 et 16 jours en réalité), mais aussi les raisons qui peuvent expliquer pourquoi elle peut être plus longue (ce qui est souvent une bonne nouvelle, en tout cas quand on souhaite une grossesse !) ou plus courte (et ça, c’est plus problématique !).



    Qu’est-ce que la phase lutéale ?

    La phase lutéale fait partie des 4 phases du cycle menstruel :

    • Règles : le cycle menstruel démarre avec les règles ! Les hormones féminines (oestrogènes et progestérone) sont à leur niveau minimal et l’endomètre (la muqueuse utérine) se détache et est évacuée avec les saignements.

    • Phase pré-ovulatoire (ou phase folliculaire) : c’est la phase durant laquelle le cerveau relance une ovulation. Sous le commandement de l’hypothalamus (une aire de notre cerveau), l’hypophyse (une autre zone cérébrale) envoie de la FSH aux ovaires, pour faire maturer des follicules. En se développant, les follicules sécrètent des oestrogènes !

    • Ovulation: l’un des follicules se développe plus rapidement que tous les autres. On l’appelle le follicule de De Graaf et sa production d’oestrogènes est exponentielle ! À partir d’un certain seuil d’oestrogènes détecté par l’hypophyse, ce dernier envoie une deuxième hormone, la LH (ou hormone lutéinisante), en dose massive. Ce pic de LH permet au follicule de se rompre et la libération de l’ovule dans la trompe utérine.

    • Phase post-ovulatoire ou phase lutéale : il s’agit de la phase qui nous intéresse ici, celle entre l’ovulation et les règles. Elle est régie par la progestérone, sécrétée par le corps jaune, qui est le follicule vidé de son ovocyte. D’ailleurs, les mots « lutéinisante » et « lutéale » viennent du latin, car « luteum corpus », signifie « corps jaune » en latin !

    phases cycle menstruel

    Pendant la phase lutéale, le corps se prépare à une éventuelle grossesse, qu’il y ait eu fécondation au moment de l’ovulation ou non. Durant cette période du cycle, la femme n’est plus fertile : en effet, la fenêtre de fertilité se ferme au lendemain de l’ovulation, car la durée de vie de l’ovule est de 24 heures grand maximum (en symptothermie on attend 3 jours par sécurité, pour se considérer comme infertile de façon certaine). De plus, la progestérone inhibe la sécrétion de LH par l’hypophyse, afin qu’il n’y ait pas de seconde ovulation et pour ne pas perturber un éventuel début de grossesse en cours !

    Ainsi, si l’ovule est fécondé, la phase lutéale correspond au tout début de grossesse : une fois que l’embryon est implanté dans l’utérus (environ 6-7 jours après l’ovulation), son trophoblaste (le futur placenta) sécrète l’hormone détectée par les tests de grossesse, la bêta hcg. Cette hormone a pour mission de maintenir le corps jaune en vie, afin qu’il continue à sécréter de la progestérone : cette dernière est en effet LA vraie hormone de grossesse, qui maintient la muqueuse utérine en place, inhibe l’ovulation, et nous détend, physiquement et émotionnellement, pour nous mettre dans les meilleures dispositions possibles pour accueillir un enfant 🙂

    progestérone grossesse

    En revanche, si l’ovule n’est pas fécondé, la production de progestérone suit une forme de cloche : elle atteint son pic 7 jours après l’ovulation, puis amorce doucement sa descente jusqu’aux règles. En effet, le corps jaune a une durée de vie limitée et ne peut pas se maintenir plus de 16 jours si aucune beta hCG n’est sécrétée. Quand il se résorbe totalement, la progestérone atteint un seuil minimal qui provoque le délitement de l’endomètre, aka les menstruations. La phase lutéale s’achève au moment où les règles surviennent.

    progestérone règles


    Combien de jours dure la phase lutéale ?

    La phase lutéale commence le lendemain de l’ovulation et se termine lors du premier jour de règles, les règles étant un saignement franc, qui nécessite une protection menstruelle. Les petits spottings qui précèdent font, eux, partie de la phase lutéale, et peuvent être un signe que la progestérone n’est plus sécrétée en quantité suffisante pour bien maintenir la muqueuse utérine en place.

    Contrairement à l’idée reçue, la phase lutéale ne dure pas forcément 14 jours : il s’agit plutôt d’une moyenne ! Elle dure plutôt entre 11 et 16 jours selon les femmes et selon les cycles.

    Elle ne peut en revanche pas excéder 16 jours, puisque le corps jaune s’atrophie avant (sauf très rare cas de kyste du corps jaune) ; elle peut néanmoins durer moins longtemps, en cas d’insuffisance en progestérone. En effet, si la progestérone vient à manquer, elle monte puis redescend très vite et l’endomètre se détache plus vite que prévu.


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    Comment savoir si on est dans la phase lutéale ?

    Ainsi, au vu de ce que l’on vient de voir ensemble, on ne peut pas « calculer » la phase lutéale et se dire qu’elle démarre forcément 14 jours avant le début des règles, puisque tout dépend de la date de l’ovulation.

    Néanmoins, on peut la repérer, cette phase lutéale, en observant son cycle menstruel, notamment avec la symptothermie ! Cette méthode d’observation du cycle menstruel combine l’analyse des deux bio-marqueurs de l’ovulation, la température et la glaire cervicale :

    • Courbe de température corporelle : la température augmente sous l’effet de la progestérone, d’environ 0,3 degrés. Ainsi, sur une courbe de symptothermie, on voit bien un plateau de température bas, suivi d’un plateau haut : ce décrochage thermique prouve qu’on a ovulé et donc que la phase lutéale a démarré !

    • Glaire cervicale qui s’assèche : la glaire cervicale est le mucus qui est produit par le col de l’utérus sous l’effet des oestrogènes. Elle est donc particulièrement présente en phase pré-ovulatoire et surtout pendant l’ovulation, car plus les oestrogènes sont hauts, puis la glaire cervicale est présente, lubrifiée, étirable et prend un aspect crémeuse/laiteux/blanc d’oeuf cru. Ensuite, en phase lutéale, la progestérone vient assécher cette glaire, qui reprend un aspect plus pâteux, collant.

    température phase lutéale

    Le combo température qui monte + glaire cervicale qui s’assèche pendant plus de 3 jours nous indique qu’on est passées dans la phase lutéale.

    On peut également déceler la phase lutéale grâce à une échographie, qui révèle la présence du corps jaune ! Enfin, on peut aussi doser son taux de progestérone par prise de sang : si elle est sécrétée en quantité suffisante, l’ovulation a bien eu lieu !


    phase lutéale courte

    Phase lutéale trop courte : symptômes, causes et conséquences

    On estime que la phase lutéale est courte lorsqu’elle est inférieure à 11 jours. Et c’est toujours un peu gênant lorsqu’elle ne dure pas suffisamment longtemps !

    Une phase lutéale courte est problématique en cas de désir de grossesse, car elle ne laisse pas suffisamment de temps à l’embryon de s’implanter dans l’utérus : en effet, il lui faut environ 6-7 jours pour faire le trajet entre la trompe utérine où il s’est formé, et la paroi utérine dans laquelle il vient s’accrocher.

    Si la progestérone n’est pas suffisante, l’endomètre risque de se détacher avant qu’il n’ait eu le temps d’arriver à bon port et empêcher l’implantation de l’embryon. Par ailleurs, la progestérone n’aura pas eu le temps de bien vasculariser la muqueuse utérine et de créer des aspérités pour que l’embryon puisse s’accrocher. Ainsi, l’embryon peut être évacué avec les menstruations et on ne s’en rend généralement pas compte, puisqu’hormonalement parlant, la grossesse n’a pas démarré (la beta hCG commence à être sécrétée quand l’embryon s’accroche à la paroi utérine).

    Une phase lutéale trop courte est également préjudiciable si on ne veut pas d’enfant ! En effet, la progestérone est une hormone hyper intéressante pour notre santé physique et mentale : elle apaise l’anxiété, contribue à notre santé cardio-vasculaire et osteo-articulaire, et relaxe nos muscles (dont le muscle utérin !).

    Une insuffisance lutéale peut aussi expliquer un syndrome prémenstruel (SPM) marqué, car la chute hormonale cause des troubles de l’humeur, des crampes utérines douloureuses, des fringales, etc.

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    Causes d’une phase lutéale courte

    On l’a dit, une phase lutéale courte vient d’un taux de progestérone insuffisant après l’ovulation. Cette carence en progestérone peut venir :

    • D’une mauvaise qualité ovocytaire : si l’ovule n’est pas de bonne qualité, c’est aussi le cas de son follicule qui devient ensuite le corps jaune ! Il ne sera donc pas assez puissant pour sécréter suffisamment de progestérone. La qualité des ovocytes est essentiellement impactée par le temps qui passe (la phase lutéale est d’ailleurs raccourcie quand on entre en péri-ménopause), mais aussi par le stress oxydatif généré par notre hygiène de vie (alimentation, alcool, tabac, exposition aux polluants, etc).

    • Le stress : l’hormone de la résistance au stress (le cortisol) et la progestérone viennent de la même hormone-mère, la prégnénolone. Or, la résistance au stress est toujours prioritaire à la reproduction : ainsi, les ressources en prégnénolone seront toujours utilisées en priorité pour fabriquer du cortisol, laissant les « restes » à la progestérone. Par ailleurs, le stress cause du stress oxydatif, qui attaque nos ovocytes.

    Pour en savoir davantage sur les causes d’une carence en progestérone, on vous invite à consulter notre article dédié !

    symptômes insuffisance lutéale

    Indices d’une phase lutéale courte

    On peut déceler une phase lutéale trop courte en suivant son cycle menstruel, en s’apercevant qu’il s’écoule moins de 11 jours entre l’ovulation (de préférence validée par la glaire cervicale et la température corporelle, et non pas via une application de suivi de cycle menstruel ou un test d’ovulation) et le début des règles.

    Si on ne suit pas son cycle menstruel et qu’on ne connaît pas la date de son ovulation, d’autres signes d’insuffisance en progestérone peuvent vous mettre la puce à l’oreille :

    • des spottings (petits saignements) avant les règles proprement dites : ils indiquent que la muqueuse utérine commence (déjà !) à se détacher. Attention, des spottings 2-3 jours avant les règles sont tout à fait normaux : c’est en revanche plus embêtant et un signe que la progestérone a du mal à s’imposer s’ils durent plus longtemps.

    • Des symptômes du SPM, comme un sommeil perturbé après l’ovulation, des troubles de l’humeur (tristesse, irritabilité, etc.), des fringales, de la rétention d’eau, des tensions mammaires, des douleurs utérines, entre autres.

    • Un taux de progestérone inférieur à 15 ng/ml 7 jours après l’ovulation.

    • Des arrêts de grossesse précoces répétés : la progestérone ne parvient pas à remplir sa mission de « gardienne du temple » et l’endomètre se détache alors qu’une grossesse est en cours. Attention néanmoins, car un arrêt de grossesse peut tout à fait venir d’autre chose, et même être multifactoriel.

    Notez qu’il est tout à fait possible d’avoir une phase lutéale trop courte avec un cycle menstruel d’une durée normale, voire avec un cycle menstruel considéré comme long. En effet, on peut avoir un cycle qui dure 35 jours par exemple, mais si on ovule le 28ème jour, la phase lutéale ne dure que 7 jours. Idem avec un cycle menstruel de 28 jours : avec une ovulation le 16ème jour par exemple, on a bien 12 jours de phase lutéale et c’est OK ; toutefois, si on ovule le 20ème jour, la phase lutéale ne dure que 8 jours. D’où l’importance cruciale de savoir repérer son ovulation !

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    Solutions en cas d’insuffisance lutéale

    Que peut-on faire lorsque notre phase lutéale est trop courte ? Il faut alors travailler sur l’insuffisance en progestérone sous-jacente :

    • Prendre un traitement hormonal à base de progestérone, de préférence avec de la progestérone bio-identique (Progestan, Utrogestan), qui des vertus quasiment similaires à la progestérone naturelle (contrairement à la progestérone de synthèse comme le Duphaston). Attention, dans ce cas, la phase lutéale peut s’allonger de manière artificielle ! Généralement, les médecins recommandent de suivre le traitement durant 9-10 jours, puis de l’arrêter. En cas de grossesse, les règles restent absentes, mais sinon, elles surviennent dans les jours qui suivent l’arrêt du traitement.

    • Ajuster son hygiène de vie, en réduisant son stress et/ou en consommant des plantes favorisant la sécrétion de progestérone comme l’alchémille une fois l’ovulation passée (entre autres !)

    • Améliorer sa qualité ovocytaire et travailler sur la phase folliculaire, pour avoir un corps jaune puissant !

    En revanche, ne stressez pas outre-mesure si vous constatez que l’un de vos cycles présente une phase lutéale un peu courte : la durée de la phase lutéale varie d’un cycle à l’autre et peut être raccourcie de manière ponctuelle pour plein de raisons 🙂


    La phase lutéale peut-elle être trop longue ?

    Il est très très rare d’avoir un taux de progestérone trop élevé et une phase lutéale trop longue ! Généralement, si la phase lutéale dure plus de 16 jours, c’est qu’on est enceinte (c’est d’ailleurs un signe précoce de grossesse !) ou qu’on a mal estimé son ovulation.

    Il arrive également que la phase lutéale soit plus longue en cas de kyste du corps jaune, qui est très rare.


    questions fréquentes

    Pour résumer – Questions fréquentes

    Non, pas forcément ! Elle peut durer 11 à 16 jours de manière tout à fait physiologique et peut aussi être plus courte si la progestérone n’est pas suffisante. La durée de la phase lutéale peut également fluctuer d’un cycle à l’autre (et d’une femme à l’autre !), même si elle reste généralement assez stable.

    Dans la mesure où, une fois éjecté, l’ovule a une durée de vie de maximum 24 heures, on peut tomber enceinte le premier jour de la phase lutéale (qui correspond le plus souvent au lendemain de l’ovulation).

    On peut également éventuellement tomber enceinte le deuxième jour de la phase lutéale, en cas de double ovulation : un deuxième ovule peut en effet être expulsé dans les 24 heures qui suivent la première expulsion !

    En revanche, la fenêtre de fertilité est définitivement fermée le 3ème jour qui suit l’ovulation.

    fertilité phase lutéale

    La phase lutéale est courte en cas d’insuffisance en progestérone, qui peut être expliquée par une ovulation ou une phase folliculaire de mauvaise qualité ou le stress, entre autres.

    Généralement, pendant la phase lutéale et lorsque la progestérone est en phase ascendante, on se sent généralement apaisée et on peut avoir envie de « rester tranquille », dans son cocon. La progestérone impacte en effet le neurotransmetteur GABA, qui ralentit notre système nerveux.

    Puis, quand elle amorce sa descente (normalement 7 jours après l’ovulation), on peut se sentir plus irritable, plus anxieuse, voire plus triste. Si on a une insuffisance lutéale, ces symptômes peuvent faire leur apparition dès l’ovulation !


    On espère que vous y voyez maintenant plus clair sur la durée de la phase lutéale ! Cette phase, durant laquelle la progestérone domine, est à chouchouter, que l’on soit en désir d’enfant ou non, tant elle est importante pour notre fertilité et notre santé globale.

    Il faut particulièrement se pencher dessus en cas d’essais bébé qui s’éternisent (c’est l’une des clés du Fertility Club !) et/ou de symptômes vraiment pénibles avant les règles, voire de syndrome prémenstruel (dans ce cas, le Moody Club is your guy !).

    Qu’en dites-vous ? Est-ce que vous saviez tout cela sur votre phase lutéale ? On a hâte de vous lire en commentaire, et n’hésitez pas à nous poser vos questions !

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    Auteur/autrice de l’image

    Émancipées redonne aux femmes le contrôle sur leur cycle menstruel.

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