Sondage Bilan de Fertilité à 25 ans
71% des femmes en désir de grossesse
estiment que le bilan de fertilité proposé par le gouvernement
ne leur serait d’aucune utilité
Par le biais d’un sondage mené auprès de 3.200 femmes âgées majoritairement de 26 à 35 ans, nous avons souhaité permettre aux femmes concernées par le sujet de l’infertilité de donner leur avis sur le “bilan de fertilité” pris en charge à 25 ans proposé dans le cadre du Grand Plan contre l’Infertilité annoncé par le Président.
Ce sondage a mis en évidence un avis mitigé sur cette proposition, qui n’apparaît comme un gain de temps que pour 28,8% des répondantes, tandis que 71,16% estiment que ce bilan de fertilité aurait été inutile à l’heure actuelle car :
- – Cela leur aurait créé du stress inutilement (22,88%).
- – Elles n’étaient pas intéressées par la grossesse à ce moment-là (18,72%)
- – Elles n’étaient pas en couple avec leur partenaire actuel (11,63%)
Par ailleurs, 11% des répondantes estiment que ce bilan n’aurait rien réglé concernant leur infertilité actuelle : en effet, il existe encore aujourd’hui beaucoup de cas d’infertilité inexpliquée et tout ne se voit pas dans un tel bilan. Certains couples n’arrivent pas à concevoir alors que les bilans de fertilité individuels réalisés sont tout à fait convenables. Et à l’inverse, un mauvais bilan de fertilité ne signifie pas que le couple aura des difficultés à mener une grossesse à terme.
Bilan et conséquences
Et si les répondantes avaient pu réaliser ce bilan de fertilité à 25 ans, comme préconisé par le gouvernement ?
1/3 d’entre elles estiment que cela n’aurait rien changé à leur situation, mais les 2/3 restants auraient tout de même adapté leur comportement en fonction des résultats de leur bilan de fertilité :
- – 25,4% d’entre elles auraient démarré les essais plus tôt
- – 26,8% d’entre elles auraient arrêté leur contraception plus tôt
- – et pas moins de 35% d’entre elles auraient adapté leur hygiène de vie.
De manière plus marginale, 14,3% des répondantes déclarent que cela les aurait incitées à faire congeler leurs ovocytes.
Un bilan jugé insuffisant pour anticiper et préparer une grossesse
Le résultat est clair : seules 4,3% des personnes interrogées considèrent qu’un bilan de fertilité tel que proposé serait la solution la plus utile pour anticiper un désir de grossesse.
A contrario, elles sont 59,2% à déclarer qu’apprendre à connaître comment fonctionnent leur cycle menstruel et leur fertilité plus tôt aurait été le plus utile dans cette préparation d’une grossesse.
10,2% considèrent que le 2ème élément le plus utile en anticipation serait d’être sensibilisées plus tôt sur l’impact de l’hygiène de vie sur la fertilité.
Confirmant que ni un contrôle échographique et sanguin, ni un spermogramme ne peuvent tout dire de l’état de la fertilité, les répondants considèrent que ce bilan de fertilité n’est pas la solution la plus utile pour anticiper un désir de grossesse. Au contraire, mieux connaître comment fonctionnent la fertilité et le cycle ovulatoire apparaît plus opportun, suivi par une sensibilisation plus précoce sur l’impact de l’hygiène de vie sur la fertilité.
Concernant les conditions du sondage : il a été mené entre le 23 et le 24 janvier 2024 et a principalement été partagé sur notre compte Instagram @emancipées (104K abonnés). Les répondants sont à 98% des femmes (soit 3.532 répondantes, seules leurs réponses ont été exploitées dans ces résultats).